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Moretti se fait plaisir (nous moins).
Nanni Moretti se la joue Woody Allen avec ce qui semble être une petite récréation pour lui. « Vers un avenir radieux » est une sorte de comédie psychanalytique qui parle de cinéma, d’amour ou encore de politique émanant d’un maelstrom de petites histoires plus que d’un véritable scénario. Et comme tous les auteurs réputés et renommés qui ont une longue carrière, l’un des plus grands cinéastes italiens a des hauts et des bas. Et son dernier long-métrage fait plutôt partie de la dernière catégorie tant il ne marquera pas les annales. Il plaira surtout aux critiques et festivaliers vers qui ce type de films se destine davantage que le public lambda, entretenant une hypothétique connivence supposée (à tort ou à raison). D’ailleurs sa sélection en compétition officielle à Cannes fait plus figure de gage de fidélité (ou d’abonnement) que de démarche pertinente de la part de Thierry Frémeaux qui aime à choyer ses auteurs phares.
Moretti se met donc en scène comme le ferait et l’a fait Allen. Il parle beaucoup comme lui. Joue un personnage en proie au doute et qui s’interroge sur beaucoup de sujets comme lui.. Et on pourrait continuer comme cela longtemps sauf que le décorum ici est romain et non new-yorkais. Il utilise aussi la fameuse mise en abyme avec le film dans le film pour parler de cinéma et de politique, mais aussi d’histoire italienne. Et il évoque aussi parallèlement le couple et de la famille... Bref un vaste programme à priori intéressant mais qui s’avère souvent fastidieux pour un long-métrage parfois amusant et savoureux mais qui laisse la plupart du temps de marbre. « Vers un avenir radieux » est donc un film en dents de scie, avec plus de bas que de hauts, ou quelques moments géniaux et drôles côtoient une palanquée d’autres dont on se serait bien passer.
Dans la première catégorie, on s’amuse de la scène avec les gens de Netflix ou de certaines séquences de tournage du film du personnage principal, incarné par Moretti lui-même donc. On peut aussi apprécier certaines de ses diarrhées verbales, dialogues joliment écrits, comme d’autres longues et peu captivantes qui vont nous passer par-dessus. De l’autre côté, il passe à côté de la poésie de certaines séquences (la scène du football) et en rate d’autres complètement (la bien trop longue scène de tournage d’un film que sa femme produit où il intervient est interminable). Il y a tout de même quelques beaux plans qui prouvent que le cinéaste italien a toujours l’œil mais pour un film qui dure une heure et demie, on trouve le temps long. Très référencé, en forme de déclaration d’amour à un cinéma disparu et en pleine crise d’auto-analyse, le cinéaste oublie son public pour se faire plaisir avec cette récréation légère mais peu probante.
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VERS UN AVENIR RADIEUX ? AH BON !
J’hésite un peu à vous l’avouer, car j’aurais bien aimé vous dire le contraire, mais je me suis plutôt ennuyé en allant voir « Vers un avenir radieux ». Bien sûr, comme toujours, j’ai adoré entendre parler italien (et on parle beaucoup dans le dernier Moretti). J’ai bien aimé aussi revoir Barbora Bobulova, une actrice slovaque qui fait carrière en Italie, excellente ici dans le rôle de Vera, l’enthousiaste adjointe du maire communiste.
Le sujet ne manque pourtant pas d’intérêt. Un cinéaste en fin de carrière, qui peine à réaliser son nouvel opus, s’interroge sur l’avenir de son art, menacé par les plateformes à la Netflix. Sa femme, qui est aussi sa productrice, se questionne plutôt sur les lendemains de son couple.
Moretti dit s’être inspiré du Fellini de « Huit et demi ». Mais n’est pas Fellini qui veut. Là où son grand devancier a réussi un chef-d’œuvre en jonglant avec l’amour et le cinéma, Moretti a plutôt produit un long métrage bavard et confus. Certaines scènes sont interminables, en particulier celle où le vieux cinéaste intervient sur le tournage d’un jeune collègue, lui reprochant le dénouement hyperviolent de son film. Je veux bien croire que l’on est ici dans la fantaisie, mais la scène est peu crédible et le propos est cliché.
Les critiques québécois ont accusé Denis Arcand d’être réactionnaire avec Testament. À tort, à mon avis. Mais je ne crois pas me tromper en affirmant que Moretti se montre ringard et passéiste dans « Vers un avenir radieux ». Comme le dit un blogueur sur Allociné, le réalisateur ressasse des obsessions qui étaient charmantes à l'époque de « Journal intime », mais qui sont devenues depuis agaçantes et énervantes.
La scène finale (attention, je suis en train de la divulgâcher) est surprenante et peu convaincante elle aussi. Après nous avoir fait traverser bien des crises, le film soudainement les surmonte. « Grâce au cinéma, nous dit le réalisateur, qui a le pouvoir magique de nous faire redécouvrir la légèreté et l’envie d’être heureux ». Ah bon ! On a beau être dans un film italien, c’est un peu fort de café.
Quant Martin met 4 etoiles a un flop et 2 etoiles 1/2 a un succes
Tous est dis dans le titre