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Bruit mineur.
Décidément le cinéma québécois devient tout aussi attaché à croquer des personnages de jeune fille/adolescente en phase de grandir que son voisin américain. Ces fameuses œuvres que l’on appelle désormais les « coming-age movie » deviennent un sous-genre à part très prisé du cinéma, notamment indépendant et nord-américain. Après, entre autres, le joli « Une Colonie », le très drôle et fin « Jeune Juliette » ou encore le récent et fulgurant « La déesse des mouches à feu », voici encore un exemple de ce que le cinéma de la Belle Province peut accoucher sur cette thématique bien rodée. Cependant, à force de prendre cette voie, il y a forcément de moins en moins à en dire et la lassitude risque de guetter. On a forcément une impression de déjà-vu à contempler ces gamines qui, à cause d’un mal être X ou Y, vont devoir s’accomplir seules entre rires et\ou larmes selon le film et le sujet. « Vacarme » évite la redite tout de même mais ce personnage de Mimine, de sa mère bipolaire et toxique et de leur relation en dents de scie n’ont rien de révolutionnaire. Et le film d’achopper pas mal de défauts de nombreux premiers films. Mais celui-ci est plutôt plaisant car il sait aussi s’affranchir de certains écueils du genre et parfois surprendre malgré tout. Et surtout on ne voit pas le temps passer ce qui est plutôt bon signe.
Neegan Trudel a choisi des comédiennes de tempérament et de talent, comme si le vivier de jeunes adolescentes douées pour jouer les jeunes filles en crise de manière si naturelle et impressionnante était inépuisable au Québec. D’ailleurs il y a ici comme un passage de relais puisque la jeune Kelly Dépeault qui illuminait de sa rage incandescente « La déesse des mouches à feu » à la rentrée est un second rôle tout aussi remarquable ici. Elle passe le flambeau à la toute aussi pertinente, crédible et remarquable Rosalie Pépin, encore plus frêle, mais également juste et attachante. Dans son ensemble, le film captive et met le doigt sur le sujet des adolescents placés en foyer sans que ce soit le sujet principal mais une notion contextuelle importante. On rentre de plein fouet (et dans les cris) dans « Vacarme », sans ambages. Et on en sort tout aussi rapidement par plus de douceur et d’apaisement. En effet, le film va très vite et se révèle très court (une heure et quinze minutes montre en main). Cela a pour effet d’avoir l’impression de regarder le brouillon de ce qu’aurait dû être « Vacarme ». Le script semble trop direct, certaines situations pas assez développées et la relation centrale entre la mère et sa fille, trop peu creusée. Parallèlement, les scènes dans le foyer et entre adolescents sont plus attendues. La maman jouée par Sophie Desmarais aurait également pu avoir plus de profondeur et de scènes. « Vacarme » évite la psychologie de comptoir pour se focaliser sur le réel et une manière authentique de filmer mais va trop vite. Il développe tous les atours du premier film prometteur mais un peu bancal et inabouti. Et un tantinet insignifiant en dépit du plaisir qu’on prend à le regarder.
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