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Un film lumineux!
Un film lumineux malgré un sujet délicat.
La démence drôle.
La moindre des choses est de reconnaître à « Une vie démente » de tenter quelque chose de nouveau et osé sur un sujet sensible et qui ne peut souffrir d’approximation : en l’occurrence traiter de la maladie d’Alzheimer (ou démence sémantique) sous l’angle de la légèreté, presque sous forme d’une comédie. En faisant ce choix, le duo de scénaristes et réalisateurs belges se lance dans un pari risqué et qui aurait vite pu mettre mal à l’aise, froisser les spectateurs touchés de près ou de loin par cette maladie ou tout simplement se rater. En effet, l’équilibre précaire entre le rire sincère et le ridicule voire la moquerie ne tenait qu’à un fil. Et bien il faut avouer que de ce côté-là, ce long-métrage original ne déçoit pas, même si tout cela reste juste sympathique plus que mémorable.
Les œuvre sur cette maladie sont plutôt rares et si on se souvient de « The Father » cette année ou de « Still Alice » qui avait valu à Julianne Moore l’Oscar de la meilleure actrice il y a quelques années, la plupart se dirigeaient vers une tonalité triste et dramatique. Certains ont essayé également le thriller (« Remember ») mais c’est bien la première fois que l’on voit une comédie dont le sujet principal est celui-là. On n’est pas non plus dans un film à l’humour lourd ou grivois ni même dans une comédie populaire encrassée dans la gaudriole et le rire beauf. Non, « Une vie démente » reste dans le sérail du film d’auteur et si la légèreté est bien là, le rire est tout de même rare. On sourit davantage, mais toujours avec les personnages et non de la malade. Celle-ci est d’ailleurs incarnée par une Jo Deseure plus vraie que nature, à tel point qu’on a l’impression parfois de regarder un documentaire sur les prémices de cette maladie.
En s’affranchissant de tout tabou sur le sujet, le tragique de la situation est totalement fondu dans une forme de détachement et un côté presque burlesque. « Une vie démente » est entrecoupé de scènes face caméra où les personnages principaux s’expriment face à un tiers invisible (banquier, médecin, ...) et où ils peuvent exprimer leur ressenti. Ces vignettes amusantes où le décor se fond dans les costumes des personnages font parfois penser à du Wes Anderson version plat pays. L’improvisation dans certaines scènes se ressent néanmoins mais ajoute au sentiment de véracité qui parcourt ce long-métrage. Parfois absurde mais toujours sincère et doté de beaucoup de cœur, ce film à la tonalité inédite charme la plupart du temps mais n’en demeure pas moins anecdotique et parfois un peu redondant. On se met à la place de l’entourage du malade certes, on s’amuse gentiment de ces facéties mais « Une vie démente » ne propose rien de plus et sera vite oublié.
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