Même la plus fervente romantique ne peut affirmer sans rire que les oeuvres de Nicholas Sparks sont originales, livres ou films. Mais Hollywood continue de les adapter puisqu'elles arrivent à séduire suffisamment de femmes fans pour devenir rentables. Avec leur maigre budget de quelque vingt millions et leurs recettes qui oscillent généralement entre 50 et 70 millions $ en Amérique du Nord seulement, les histoires sentimentales de Sparks ont de quoi aguicher les studios et les convaincre de poursuivre leur association malgré la redondance de ses histoires.
Chaque fois c'est la même chose; un homme et une femme que tout oppose, des désirs ardents, un passé trouble, une relation impossible, des évènements tragiques et une conclusion rassurante. The Best of Me ne fait pas exception à la règle : nous avons droit aux mêmes balises instituées dans les oeuvres précédentes. Encore une fois beaucoup trop de mélancolie, de mélodrame et de langueur. On y retrouve aussi toutes ces réflexions stériles sur la destinée et l'âme soeur et ces séquences puériles au cours desquelles les personnages observent les étoiles en discourant sur leur vie future ou passée.
The Best of Me traite de beaucoup beaucoup trop de thématiques pour être pris au sérieux. Quand on parle à la fois de leucémie, d'exploitation d'enfants par des groupes criminels, d'adolescents à la veille de devenir parents, d'aspirations de jeunesse, d'incarcération, de meurtre, de pauvreté et d'opulence, d'alcoolisme et de conduite dangereuse, on ne peut pas s'attendre à ce que chacun des sujets soient traités intelligemment. Ils nous sont d'ailleurs ici tous balancés au visage sans constance et sans contexte. Beaucoup d'entre eux sont, de plus, partie prenante d'une finale absurde.
S'il n'avait été que de cette histoire d'amour entre un garçon, élevé par des criminels, et cette petite fille de riches, qui après s'être séparés dans des circonstances mystérieuses se retrouvent vingt ans plus tard, le film n'aurait probablement pas été si pénible à regarder. Mais il a fallu qu'on aggrave la situation dans les trente dernières minutes. Sans révéler trop de détails, disons que la conclusion de The Best of Me donne des maux de tête. On pourrait penser qu'un dénouement auquel on ne s'attendait pas en est un réussi, mais il se peut qu'on n'ait simplement pas envisagé cette perspective avant parce qu'elle était à ce point ridicule qu'on n'a pas osé s'aventurer si loin dans l'abrutissement. Vraiment, une conclusion à mettre dans les anales pour son ineptie et son inconséquence.
Comme c'est généralement aussi le cas chaque fois, les acteurs ne livrent pas des performances renversantes, mais jouent suffisamment dignement pour que nous nous attachions un tant soit peu à ces personnages unidimensionnels. James Marsden et Michelle Monaghan incarnent les mêmes personnages que Luke Bracey et Liana Liberato, mais à des âges différents. Même si les ressemblances physiques ne sont pas si évidentes, leurs mimiques semblables nous amènent à faire les associations sans que nous ayons besoin de plus d'explications.
The Best of Me est tellement similaire à tout ce que nous a offert Nicholas Sparks au cours de ces dix dernières années (depuis The Notebook) qu'il ne mérite pas qu'on s'y attarde plus longtemps...