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chat et chatte
Magnifique film sur une guerre intérieure entre le concret désir et le devoir strict inculqué, l'apparence pour les autres et le réel bien-être de soi. Plein d'un réalisme actuel et de poésie intemporelle. J'en ai pleuré à la fin. Je recommande chaudement !
Je t'aime moi non plus.
C’est une bonne surprise que procure la découverte de ce petit film intitulé « Une histoire d’amour et de désir », titre ô combien évident et beau en plus d’être d’une simplicité qui lui va tellement bien. Car, en effet, ce long-métrage bourré d’humilité et fait de petits riens peut se targuer d’être à la fois simple et beau mais aussi d’une humilité qui lui donne toute sa noblesse et son charme. Pourtant, des histoires comme celle-là, du cinéma à la littérature, on en a déjà vu des tonnes. Un garçon, une fille, un coup de foudre et un jeu du chat et de la souris, le script du film n’invente rien et ne révolutionnera pas le cinéma romantique ou sentimental. Mais, à force de petits rien qui font beaucoup, on se prend au jeu et on apprécie à leur juste valeur ses nombreuses et étonnantes qualités même si tout cela n’est pas exempt de menus défauts.
Par exemple, on a parfois du mal à saisir le comportement du personnage masculin, ce qui fait qu’il résiste autant pour ne pas succomber au désir de la chair. C’est pourquoi il est plus facile d’avoir de l’empathie pour le personnage féminin, plus pragmatique et hédoniste. Il manque peut-être de clés de compréhension, outre la culture et la réputation, pour bien cerner ce jeune homme discret mais cela entretient un certain mystère qui ne dérange pas outre mesure. On est plus étonné que le film soit si timoré en chair pour une œuvre centrée sur le désir. On ne s’attendait pas à un film érotique bien sûr mais il y a très peu de scènes charnelles. Enfin, si le chassé-croisé amoureux et le désir sont impeccablement représentés, la cinéaste en oublie parfois un peu l’émotion. Et comme on n’est pas vraiment dans une comédie, on aurait aimé que nos cœurs soit davantage mis à contribution. En revanche, pour ce qui est de la sensualité, du charme, de la tentation et du désir donc, c’est un sans-faute.
Leyla Bouzid frappe juste du début à la fin de son film et elle capte les gestes, les regards et les envies des protagonistes d’une manière confondante, emplie de justesse et subtilité. Le désir avoué ou réfréné de ces deux jeunes adultes est palpable dès lors qu’ils sont ensemble. On le ressent et on le vit avec eux. La grâce et la justesse des deux interprètes n’est pas pour rien dans ce constat. Presque comme dans un suspense, mais amoureux ici donc, on veut absolument savoir comment cela va se finir et surtout on espère secrètement la réunion amoureuse et charnelle de ces deux êtres. Fondre cette histoire d’amour et de sentiments dans avec la littérature érotique arabe est une excellente idée qui donne un zeste d’originalité bienvenu au film. Le fait de filmer la banlieue et ces jeunes immigrés délesté de tout cliché est également un bon point. « Une histoire d’amour et de désir » croque le sentimentalisme contemporain de la plus jolie et des façons. A découvrir, pour les romantiques... Et les autres!
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