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Éclosion d'une fleur.
Ni véritablement un teen-movie au sens propre du terme comme le cinéma américain nous en a tant donné les décennies passées, ni véritablement film d’auteur sur le sujet de l’adolescence qui est en passe de devenir une caricature dans le cinéma indépendant américain, « Une colonie » trace plutôt sa propre voie et innove dans le cinéma québécois. Avec un charme certain qui nous emporte dans son tourbillon d’émotions intérieur. La réalisatrice, dont c’est le premier film de fiction, nous fait ressentir ce passage si particulier de l’âge de l’adolescence à celui de jeune adulte de manière prégnante et délicate. « Une colonie » ne quitte jamais son héroïne Mia d’une semelle, nous faisant ressentir à la perfection, les atermoiements et les questionnements de cette jeune fille dans une période charnière de sa vie. Sans en dire trop, ni pas assez.
Le scénario nous la présente à la rentrée du secondaire, à un moment où elle doit faire face à la séparation de ses parents (sujet qui reste en arrière-plan à raison puisque le monde dit des grands nle l’atteint pas encore vraiment de face) et la rencontre d’un nouvel univers et de nouvelles fréquentations, que ce soit amicales, féminines, amoureuses ou masculines. En filigrane, le long-métrage nous montre également une relation fusionnelle avec une petite sœur malicieuse et débordant de vie. Ce dernier aspect est très réussi. Mais cela fait peut-être un peu beaucoup de versants traités pour un seul film et on a parfois l’impression que tous ces sujets ne sont pas pleinement traités. La partie avec le jeune indien autochtone surtout n’est pas assez creusée alors que c’est de loin la plus intéressante alors que le film s’attarde sur des séquences adolescentes superficielles, pertinentes mais déjà vues maintes fois sur grand écran.
« Une colonie » a le bon goût de déjouer certains clichés. Mia n’est pas le souffre-douleur de son école, ni la reine de beauté. Elle est juste normale, taiseuse et observatrice. C’est grâce à elle qu’on observe ce microcosme si singulier et parfois drôle. De la même manière, l’histoire d’amour est évitée avec soin pour un lien finalement plus puissant entre Mia et Jimmy. « Une colonie » est une chronique et un récit d’apprentissage pudique et parfaitement mis en scène. Plein de grâce, il se suit avec plaisir malgré quelques longueurs et répétitions. La justesse et la fraîcheur de l’interprétation du trio de jeunes acteurs est indéniable (Emilie Bierre en tête, incroyable) et joue beaucoup. Quant au quart d’heure final, émouvant, passionnant et salutaire il symbolise parfaitement le passage à l’âge adulte et les choix faits par le personnage principal. Avec une poésie non sans intérêt qui prône un Québec multiple, riche de sa diversité. Un bien joli film et une réalisatrice à suivre.
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Un film qui fait du bien
Geneviève Dulude-de Celles livre ici, un récit poignant, touchant tant par sa simplicité que par l’approche. Le jeu d’acteur est particulièrement exceptionnel (nommons ici l’extraordinaire prestation de la jeune Émilie Bierre). Si vous aimez les films qui vous font réfléchir, ce film est pour vous. Ce film livre un message sur les difficultés de l’adolescence, ses réussites mais surtout sur la différence (ce dont nous avons réellement besoin de nos jours).