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Santé!
On les compte à la pelle les œuvres cinématographiques provenant d’histoires vraies ou de faits réels. Qu’elles en soient juste inspirées ou plutôt basées sur ou même encore tirées de, c’est un vivier énorme d’idées pour le septième art voire l’art en général. Ou comment la réalité inspire la fiction plus que l’inverse. Les films où une histoire vraie est retranscrite à l’identique sont plus rares et difficiles. Mais dans tout cela, une bonne partie n’était pas vraiment digne de ce passage à l’écran, d’autres ont subi un passage pas forcément heureux et enfin certaines sont justifiées en plus d’être pleinement réussies. Et il n’y a pas à redire « The greatest beer run ever » est en soi une histoire complètement incroyable qui se devait d’être mise en images mais, en plus, Peter Farrelly réussit parfaitement son film en narrant bien les faits et en nous offrant un film hautement sympathique mêlant légèreté et gravité avec un bel aplomb.
Qu’il ait choisi Zac Efron pour tenir le rôle principal aurait pu faire peur. Mais si l’acteur estampillé Disney jadis a fait beaucoup de comédies lourdingues (mais aussi des bonnes en témoigne le surprenant « Baywatch »), il sait aussi se montrer excellent acteur et on l’a vu avec le très bon « Extremely wicked, shockingly evil and vile » dans la peau de Ted Bundy. Ici, dans cette histoire où il incarne un jeune homme patriote qui va décréter lors d’une soirée arrosée qu’il va ramener des bières à ses potes du quartier partis à la Guerre du Vietnam et le faire pour ne pas perdre la face, il excelle et rayonne. Il nous fait tout à fait ressentir la candeur et l’engagement initial, un côté un peu inconséquent et ignare, pour ensuite imprégner la désillusion et les mensonges de cette guerre. A travers lui (et son jeu), on se rend compte de l’inutilité de ce conflit, de la propagande martiale édictée par le gouvernement et du rôle essentiel de la presse de l’époque (représentée par un Russell Crowe investi). Efron est bon et le choix de Farrelly est judicieux.
Le long-métrage dure plus de deux heures et on retrouve la recette que Peter Farrelly a utilisée avec le beau « Green Book » : un peu d’humour savamment dosé, un côté aventures exotiques et de l’émotion au final, tout cela validé par le sceau de l’histoire vraie et enrobé dans un contexte socio-politique fort. Et on ne voit pas le temps passer. La première partie présentant la vie de ce Don Quichotte de Manhattan, avec ses idéaux et sa désinvolture est amusante, tout comme son arrivée au Vietnam. Quand la vraie guerre entre en jeu, le ton se fait plus sérieux. Puis quand vient l’urgence du retour et de l’immersion dans les champs de balles et les explosions, la tragédie et la réalisation des horreurs qui se joue prend le dessus et nous prend aussi aux tripes. Jusqu’au final et aux encarts du générique qui nous montrent que de belles histoires improbables et folles comme celles-là font du bien au cœur tout en portant fièrement de belles valeurs avec un propos intelligent. Un bon moment de cinéma!
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