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Mon oncle d'Amérique.
Mêlant tendresse, jolis moments d’émotion, personnages attachants et légèreté parfois nimbée de rires, le feel good movie est un genre profondément américain qui a su nous offrir quelques perles depuis le début de XXIème siècle, de « Little Miss Sunshine » à « Juno » pour ne citer que les plus illustres. « Mon oncle Franck », récemment primé au Festival de Deauville, fait partie intégrante de cette catégorie de films qui mettent du baume au cœur et font du bien. En général, il y a souvent des personnages inadaptés à la société ou différents qui peuplent ce genre d’histoire. Ici, c’est l’oncle Franck qui est différent. Parce qu’il est homosexuel et que nous sommes dans les années 70 dans une petite bourgade de Caroline du Sud. Et d’un traumatisme de jeunesse devenu un sacerdoce à l’acceptation de sa sexualité par sa famille, le long-métrage d’Alan Ball va nous amener en douceur à suivre ce personnage à travers les yeux de sa nièce, entre New York et le Sud à la faveur d’un enterrement.
« Mon oncle Franck » est un film agréable, d’une justesse indéniable et qui remplit son cahier des charges avec panache et sans fausse note. Néanmoins, il est de rigueur de souligner que le long-métrage n’arrive pas à la cheville de nombre de ses modèles, notamment ceux cités plus haut. Il n’empêche, c’est une petite œuvre qui charme du début à la fin sans discontinuer. Il n’y a en effet rien de fort surprenant dans le déroulé de l’histoire tout comme dans l’évolution des personnages, jusqu’à un happy-end de rigueur peut-être un peu trop beau pour être vrai. Mais tout suit son cours et s’avère de qualité, sans aucun accroc hormis peut-être quelques flashbacks parfois maladroits. On ne retient pas non plus de prestations époustouflantes de comédiens, mais un casting qui fait le travail et nous emporte sans forcer. Ce n’est clairement pas une œuvre inoubliable mais une petite touche de cinéma qui fait du bien du début à la fin. Tout fonctionne et le film de faire entendre sa petite musique humble, douce et touchante.
L’esthétique est particulièrement soignée, baignée dans des filtres jaunes du meilleur effet, et on prend plaisir à partir avec les protagonistes sur ces routes américaines » Des routes qu’on a tant vues au cinéma mais qu’on adore toujours autant emprunter dans le cadre des road-movies à l’américaine. Les tourments et les ressentis des personnages sont juste assez creusés pour qu’on s’y intéresse et les craintes de cet oncle Franck se font nôtres. On sourit souvent devant quelques répliques bien senties, on réfléchit à la condition des homosexuels à cette époque dans les campagnes bigotes et on a les larmes aux yeux lorsque le moment de faire face à sa famille arrive. « Mon oncle Franck » est un beau récit qui, s’il ne fera pas forcément date, affiche toutes les qualités d’une comédie dramatique solaire, réussie et, surtout, qui fait du bien au cœur et à l’esprit. Du cinéma à l’ancienne presque. On n’en demande pas plus…
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