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Violent et immoral.
C’est un film mafieux qui a été présenté à la télé. Le cinéma américain nous a habitués à leur univers carcéral avec les Noirs. Cette fois-ci ce sont les Français qui s’y mettent. Les Musulmans et les Corses semblent être des habitués de cette prison française. Naturellement, on y retrouve de la drogue, des gangs, des homos, et beaucoup de violence. J’ai trouvé ce film beaucoup trop long, mais les personnages semblent aussi trouver le temps long à l’intérieur de ces murs: cette atmosphère claustrophobe est bien rendue. Le réalisateur nous offre quelques chansons, mais toutes en anglais: c’est agaçant. Quelques sorties, du détenu ayant le rôle principal, permettront un développement qui élargira l’action à l’extérieur des murs. C’est bien fait, mais ce milieu criminel Français différait trop de celui qu’on nous présente habituellement.
Un prophète
Il faut tout de suite se mettre à l’idée que le nouveau long métrage de Jacques Audiard n’essaye pas de faire passer un message, il s’agit plus d’un récit d’apprentissage où l’on suit un jeune qui a pris 6 ans de prison, qui doit survivre dans le milieu carcéral en se faisant une place , a s’affranchir des réseaux entre lesquels ils jonglent sans scrupule, le milieu du grand banditisme et de la prison sont les moteurs fictionnels, un peu comme à la Prison Break, car cela peut être à la fois un terrain de jeu comme des toiles de fond. On regrette que rien ne soit vraiment dit sur le dureté et la solitude de l’enfermement, mais c’est sans compter sur le génie Audiard qui arrive pendant 2 heures trente à réussir via un seul film parlé du noir lumineux, du fantastique anxiogène, du thriller paranoïaque, drame et du miroir social. Le maitre Audiard en pleine possession de ses moyens réussit avec brio a exceller parfaitement dans les audaces qu’il entreprend, là où plusieurs personnes se seraient cassés les doigts. Le rendue est tellement fort visuellement et d’une densité narrative si hallucinante que le film mérite d’être revue plusieurs fois, il avait jusqu'à présent un grand talent de narrateur (on se souvient De battre mon cœur s’est arrêté) mais aussi de cinéaste avec un regard très humain sur les sujets qu’il filme, souvent dans des thrillers, apportant ainsi une dimension supplémentaire dans ces histoires. Audiard déjà réalisateur incontournable dans le paysage cinématographique français se surpasse une fois de plus (il fait partie du lot de réalisateur qui permet de maintenir notre amour pour les films français)Un prophète prend l’allure de thriller mafieux avec une révélation assez exemplaire d’une excellent Tahar Rahim qui rappelle en quelque sorte la force et la justesse d’un Vincent Cassel qui s’était surpassé dans Sur mes lèvres aidé par une Niels Arestrup complètement transformé par son interprétation. La plongée réaliste dans un univers carcéral oppressant comme celui que l’on voit ou que l’on a l’habitude de voir dans des documentaires évoquent les cercles d’un enfer rappelant qu’il faut survivre à n’importe quel prix, quitte à faire des concessions. Sauf que l’on suit un taulard qui devient plus malin que les autres qui utilise son don d’angélisme pour mieux tromper son monde, monde qui en prison est constitué de plusieurs clans obéissant à des lois immuables avec des règles et des attaches spécifiques qui leur sont propres: la mafia corse qui est au cœur du récit et les leaders dans la prison sont symbolisé par le vétéran (interprété par Niels Arestrup) à la fois effrayant par ces excès de colère et suave.
Le script originellement écrit par Abdel Raouf Dafri a qui l’on doit Mesrine qui a ensuite été retravaillé par Audiard arrive à échapper au piège que ce type de récit peut laisser entrevoir et proposer, tant le sujet est aussi tendu comme le jugement moralisateur ou la complaisance, on a l’impression que Un prophète est le bébé de Audiard qui grâce à ce film en sort apaisé, sans avoir peur de ses fantômes, sublime tout ce qu’il peut capter avec sa camera. On retrouve aussi dès les premières minutes du film la touche de Audiard qui s’amuse avec la lumière via des caractéristique nouveau ou déjà vu qui lui sont propres, il a aussi d’autres idées visuelles qui apportent de l’ampleur au récit, mais c’est dans la scène de la fusillade que l’on a le plus de surprise vraiment stylisés et intense. On compare aussi le personnage de Malik a ceux des précédents films du réalisateur, comme Romain Duris qui dans De battre mon cœur s’est arrêté qui entretenait des rapports compliqués avec son père et son changement de cap qui le faisait passer de l’autre coté du miroir et Vincent Cassel pour sa vengeance sur la vie d’un ancien taulard. On regrette que le film ne cherche pas plus à en dire sur la dureté de l’enfermement, et une mise en scène privilégiant Malik à certains autres personnages.
Mais un prophète mérite hautement d’être considéré comme un super film tant sa photo aussi est toujours travaillée dans les zones d’ombre et dans les moments assez glauques, on commence à être habitué à son univers et pourtant le cinéaste continue de nous surprendre dont la révélation du film apporte toute la densité nécessaire pour que l’on croit dur comme fer pendant les 2 heures 30 et ce sans l’ombre d’un doute. On déguste chaque minute du film comme un ingrédient que l’on ne peut se permettre d’avoir tout les jours et qui procure bonheur et sensation garantie, on sent l’enfermement, l’adrénaline qui nous prend à chaque instant. Tahar Rahim arrive sublimement à jongler entre les différents émotions qui le gagnent au fil des années d’enfermement apportant plusieurs niveaux de version de son personnage qui va là où le vent le mène, sa psychologie est parfaitement retransmise et donne naissance à de nombreuses séquences a la fois humaine et abominable pouvant scotcher le spectateur littéralement à son siège.
Audiard a donc le talent de rendre le film «réalisme» nous confrontant à une triste réalité de la fatalité de l’être humain. On se croirait devant un excellent reportage que Audiard fait sur la prison sans la glorifier mais en ne la réfutant pas non plus, mais affirmant aux spectateurs que le passage par la prison n’a rien de bon et envoie un message au gouvernement (rappelons aussi que la France a les pires prisons d’Europe). Certains critiques pourront se demander si le film n’est pas trop tendancieux, exagérés mais il faut tout de même reconnaitre qu’il n’en est pas moins glaçant, en mettant en avant l’homme avec tout ce qu’il y a de bestial, de sauvage.
En conclusion, bien qu’Audiard n’ait pas eu la palme d’or ou l’oscar du meilleur film étranger, il n’en demeure pas moins que c’est un excellent film qui méritait les honneurs de la presse et du public. Vivement sa prochaine réalisation.
Bravo!
Excellente critique par thiboy.
Difficile à regarder
Je me suis rendue au cinéma avec la certitude que j'étais pour aimer le film d'Audiard, un de mes réalisateurs favoris. Le film était commencé depuis seulementdix minutes que je me couvrais déjà les yeux pour ne pas voir ce qui se passait à l'écran. Dix minutes plus tard, la même situation se reproduisait. J'ai donc quitté la salle, étant incapable de supporter le réalisme douloureux des images. Je conseille aux âmes le moindrement sensibles d'y penser à deux fois avant de choisir ce film.
Une cinéphile qui en a pourtant vu d'autres.
Chef-d'oeuvre carceral
La première foi que j'ai entendu parlé du film Un prophète ,je me suis dit ,pas encore un film de prison.Mais avec tout les prix qui l'a remporter et les exellentes critique je me suis dit que ca vallait surment le détour.Le prophète est un film d'une intencité rare,les acteurs sont incroyable, le scénario est très bien ficeller (même si il semble peut original au premier abord ) et la réalisation est superbe.Même si le film est très violent, il ne tombe jamais dans l'abus.Un film choc a voir absolument.L'un des meilleurs films de l'année.
Pour nous réconcilier avec la critique
Dès le départ nous sommes happés par l'histoire et jamais notre attention ne se relâchera. Tout cela aussi, grâce à des interprètes tellement crédibles que l'on y croit vraiment.
Les nombreuses étoiles des critiques devraient être celles aussi des amateurs.
Il faut absolument aller voir et vivre "Un prophète".