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The Bale Dark Eye.
Première production Netflix de prestige de l’année, « The Pale Blue Eye » demeure du très bel ouvrage fait avec soin et métier mais il déçoit tout de même quelque peu. Scott Cooper est pourtant un auteur remarqué et remarquable, capable d’asséner une fibre indépendante et une vision d’auteur à des projets dits hollywoodiens. Un artiste orfèvre d’un type de films en voie de disparition, les fameux long-métrages dits du milieu, peu importe le ou les genres qu’ils convoquent. Ceux qui ne font pas partie du sérail indépendant ou même indépendant option luxe comme tous les films à Oscars mais qui ne sont pas non plus des blockbusters à plus de 100 M$. Des productions accessibles à tous mais souvent pointues et produites à des coûts qui restent corrects. On l’a vu avec le drame musical « Crazy Heart », l’excellent film d’horreur « Affamés » mais également avec le polar « Les Brasiers de la colère » et le magistral western « Hostiles », d’ailleurs tous deux déjà avec Christian Bale qui signe donc ici sa troisième collaboration avec le cinéaste.
Justement, l’acteur connu pour ses prestations très physiques et exigeantes apparaît plus en retrait ici avec ce rôle de détective somme toute assez commun. Il est bon mais bien plus trivial qu’à l’accoutumée. Gillian Anderson, qui est tout de même une actrice douée pour tous les genres et à la filmographie flirtant avec le sans-faute, est même presque mauvaise ici dans un second rôle de femme de la bourgeoisie. C’est peut-être Harry Melling en Edgar Allan Poe qui tire ici le plus son épingle du jeu mais « The Pale Blue Eye » ne brille pas majoritairement par ses prestations de comédiens. L’atmosphère lugubre et hivernale créée par Cooper pour son film policier d’époque est en revanche très réussie. Les brumes de la nuit, des meurtres sadiques et gores et le cadre glacial de cette Académie militaire font ressortir un climat singulier, anxiogène et gothique du meilleur effet. Décors, costumes et une très belle photographie terminent de rendre cette œuvre très agréable à l’œil bien que la réalisation soit assez fonctionnelle et qu’on a connu Cooper plus doué (« Affamés » et surtout « Hostiles » en sont témoins).
Ce qui cloche dans « The Pale Blue Eye » est donc difficile à discerner mais la réponse est somme toute assez simple. Cooper (ou son scénario adapté d’un roman de Louis Bayard qui aime à mélanger personnes réelles ayant existé et fiction) ne sont guère palpitants. Et notamment sur le versant du suspense et de l’enquête policière. Le film est déjà un peu trop long et l’enquête prend bien trop son temps, elle manque de liant et peut-être d’une ou deux séquences mouvementées ou qui réveilleraient notre attention. Ensuite, le double final semble quelque peu tarabiscoté. La résolution de l’enquête fait virer ce film policier gothique vers un autre genre (le fantastique) de manière un peu maladroite. Quant au twist final qui clôt le film, il est vraiment inattendu mais se compare à un greffon tardif sur une intrigue qui semblait pourtant terminée. C’est donc également mal agencé à ce niveau et ces diverses errances narratives rendent ce long-métrage appréciable, regardable mais loin des espoirs placés en lui. Comme si ce film avait tous les ingrédients pour être génial mais que son exécution laissait fortement à désirer et surtout que son intrigue manque de vraiment nous captiver.
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