Des films de sport dans le même genre que Million Dollar Arm, Disney en a produit plusieurs. Certains ont été de grands succès commerciaux alors que d'autres sont davantage passés inaperçus. Difficile de dire dans quelle catégorie se positionnera Million Dollar Arm puisque le film renferme de belles idées, une trame narrative intrigante, des personnages colorés et attachants, mais contient également de nombreux défauts qu'il est difficile de ne pas considérer. À commencer par sa durée. Plus de deux heures, c'est beaucoup trop pour une production légère et familiale comme celle-ci. Si toutes les minutes avaient été utilisées à bon escient, le problème deviendrait une qualité, un mérite, mais ce n'est pas le cas ici.
Le film comprend aussi beaucoup trop de séquences superflues qui visent à nous attendrir. Il n'est pas nécessaire d'insister à ce point sur le fait que ces adolescents ont été retirés de leur famille respective pour que nous saisissions leurs désarrois. Et il n'était pas essentiel non plus de construire une histoire d'amour entre l'agent éternel célibataire et sa locataire, étudiante en médecine, et ce, même si cette romance faisait partie de l'histoire originale. On a si peu de temps pour apprendre à connaître les deux tourtereaux que notre intérêt pour leur amourette s'estompe rapidement.
Comme il n'y a que deux ou trois jeunes acteurs d'origine indienne qui ont la cote à Hollywood, il n'est pas surprenant de voir Suraj Sharma, l'interprète de Pi Patel dans l'adaptation de Life of Pi, et Madhur Mittal, l'un de ceux qui a fait partie de la distribution de Slumdog Millionaire avec Dev Patel, figurer au générique de la production. Les deux comédiens se débrouillent très bien dans le rôle de deux adolescents provenant d'un petit village de l'Inde qui sont entraînés jusqu'à Los Angeles par un agent sportif qui veut dénicher le premier lanceur de baseball d'origine de l'Inde. Jon Hamm s'avère relativement efficace sous les traits de l'agent en question quoiqu'il paraît parfois blasé. Aasif Mandvi (Spider-Man 2, The Internship) est celui qui se démarque le plus du lot grâce à un personnage d'entraîneur indien (trop) motivé qui sert d'interprète aux jeunes joueurs.
La langue est d'ailleurs l'une des qualités principales de l'oeuvre. Trop souvent on choisit la voie facile et on décide de faire s'exprimer les protagonistes en anglais plutôt que de leur faire communiquer dans la langue qu'il devrait, logiquement, parler. Million Dollar Arm ne tombe dans le piège et choisit le réalisme plutôt que la facilité. L'hindi donne d'ailleurs une couleur toute spéciale au film, qui se démarque grâce à une forme d'exotisme, rarement présente dans ce genre de films sur les dessous du monde du sport américain.
Même si le long métrage s'étire inutilement et s'attarde beaucoup trop sur des inepties plutôt que d'approfondir le sujet principal, il s'avère un divertissement acceptable. Les quelques sourires qu'il arrive à nous décrocher excusent en partie son manque de rigueur et son montage inégal.