La bande-annonce de Edge of Tomorrow, rythmée par la magnifique chanson This is not the End de Fieldwork, promettait une oeuvre de science-fiction unique. Comme c'est souvent le cas lorsque nos attentes sont trop élevées, le résultat final n'arrive pas à nous impressionner comme nous l'espérions. Le film n'est pas une déception monumentale, mais (principalement en raison de sa finale douteuse, tant métaphoriquement que scénaristiquement) nous avions eu l'audace d'envisager quelque chose de plus grandiose que cette allégorie futuriste, somme toute, assez convenue.
Le long métrage est inspiré du roman All You Need Is Kill du Japonais Kill Hiroshi Sakurazaka. Les scénaristes sont parvenus à faire de cette histoire un récit cinématographique (ce qui n'est pas le cas de tous les livres adaptés au grand écran). Le montage joue un rôle très important au sein de la production comme ce sont les mêmes 24 heures qui nous sont présentées encore et encore sous différents angles. Le choix des informations qu'on a décidé de révéler à des moments précis est judicieux. Certains détails sont délivrés à travers des dialogues, d'autres sont soumis à notre déduction par l'action alors que certains sont surtout implicites. Comme Edge of Tomorrow ne possède pas une trame narrative conventionnelle (ou du moins, en apparence), il fallait que le travail d'écriture soit rigoureux et réfléchi, et il semble l'avoir été puisque la logique du récit est conservée tout au long.
La conclusion du film reste, par contre, son plus grand défaut. Peut-être y'a-t-il quelque chose de très spéculatif derrière ces dernières images, mais pour le commun des mortels ce sera une impression d'incomplétude qui perdurera après le défilement du générique. Dans ce genre de long métrage de science-fiction aux envolées oniriques, on espère une explication en fin de parcours, ou, du moins, une piste de réflexion, mais ici, nos désirs que l'ensemble prenne un nouveau sens ne sont pas comblés. Et, c'est finalement perplexe et déçu qu'on observe défiler les noms des artisans.
Comme le 3D n'a jamais beaucoup d'impact sur la qualité d'une production, je ne prends généralement pas le temps de le mentionner dans mes critiques, mais dans Edge of Tomorrow, je me suis surprise à tenter d'éviter des débris qui se dirigeaient droit sur moi et à me reculer lorsque les réverbérations de la guerre devenaient trop fiévreuses. L'expérience IMAX 3D est surprenante, mais si, comme d'habitude, on oublie la troisième dimension quand des objets ne nous sont pas lancés ostensiblement au visage.
Tom Cruise livre une performance respectable, quoique interchangeable. Emily Blunt s'avère par contre plus convaincante dans le rôle d'une soldat au lourd passé. Les créatures extraterrestres qui représentent, dans ce film, l'ennemi de l'être humain, sont effrayantes. Elles ressemblent aux sentinelles de The Matrix et se déplacent très rapidement ce qui arrive à inquiéter le spectateur aux aguets avec les personnages.
Edge of Tomorrow a ses défauts mais promet un divertissement respectable de près de deux heures sans temps mort. Un engagement noble que beaucoup ne parviennent pas à accomplir.