Mais, qu'est-ce que c'est que cette étrange proposition issue d'une collaboration entre la France et le Québec? Quel public veut-on atteindre? Certainement pas les adultes avec un propos si juvénile et puéril, et certainement pas les enfants non plus, considérant que dans leurs expériences terriennes les fées vont jusqu'à sniffer de la coke...
On comprend bien ici l'ambition de produire un Enchanted francophone, mais le film de Disney possédait une magie candide, un humour léger et une douce folie que le long métrage Un jour mon prince ne peut se vanter de renfermer. Avec des robes aux couleurs pastels du Château et des ailes du Dollarama, les fées Blondine et Mélusine ne sont pas très crédibles. La faute ne revient pas aux pauvres actrices québécoises Sarah-Jeanne Labrosse et Mylène St-Sauveur, qui se démènent du mieux qu'elles peuvent dans un film sans queue ni tête. Reste qu'on leur souhaite que ce film ne soit pas leur seule carte de visite pour une carrière en France...
Il y a tellement de choses absconses dans ce film qu'on pourrait en nommer jusqu'à la nuit des temps. Nous ne nous éterniserons pas sur le sujet, mais prenons un moment pour remettre en question leur conception de l'homosexualité. Une humaine raconte aux fées que pour avoir le coeur net sur l'orientation sexuelle d'un homme elles n'ont qu'à les embrasser. S'ils détournent la tête, ils préfèrent les hommes. Une vision des plus étroite et réductrice, vous en conviendrez.
Et, qu'est-ce que c'est que cette histoire d'accent? Nous nous attendions à ce que les deux comédiennes québécoises s'expriment avec un accent français dans ce film tourné à Paris, mais non, elles parlent dans un argot québécois, qui est probablement difficile à comprendre pour nos cousins européens. Est-ce une forme de langage réservé aux fées? Tout ça n'est pas très clair. Chose certaine, l'absurdité et l'incohérence règnent en maître dans ce film qui nous apparaît parfois comme un projet scolaire bâclé d'étudiants du secondaire.
Ostentatoire, mièvre et bête, Un jour mon prince désole au plus haut point. Le thème n'est pourtant pas si futile : l'importance des fables et des contes dans le développement de l'enfant. Pourtant, il rate sa cible, et de beaucoup. Relouez Enchanted, vous serez beaucoup moins déçus!