The Big Wedding rappelle beaucoup d'autres comédies des années 80 et 90. Le long métrage ne se prend pas au sérieux et ne prétend jamais être une oeuvre originale et surprenante; fort heureusement, parce que The Big Wedding est dangereusement conventionnel et convenu. Un film qui respecte un certain canevas et à la lettre le credo de la comédie de situation ne signifie pas nécessairement un échec, au contraire. Le long métrage humoristique de Justin Zackham nous présente des personnages farfelus dans des circonstances compromettantes et, bien que les conjonctures soient prévisibles, le public parvient à en retirer un certain plaisir, même s'il n'éclate pas de rire à tout moment ou n'éprouve aucun sentiment d'appartenance avec les protagonistes éclectiques qui parsèment l'histoire.
Ce qui est dommage, par contre, c'est qu'on s'accroche aux mêmes balivernes pour amuser la galerie. On ne peut faire mieux que du vomi ou un vieil homme qui perd l'équilibre sur un tremplin de piscine. Heureusement, la production fait aussi preuve d'une grivoiserie qui déstabilise d'emblée et apporte une singularité dont l'oeuvre avait bien besoin pour ne pas être considérée comme une version XXIe siècle de Father of the Bride. Ce n'est pas simplement le sujet similaire qui nous fait associer instinctivement Father of the Bride et The Big Wedding, c'est aussi le fait que l'actrice qui incarne la mère est la même dans les deux productions; Diane Keaton est égale à elle-même, aussi efficace en mère de famille au début des années 90 qu'en 2013. Robert De Niro, quant à lui, ne possède pas le même potentiel comique que Steve Martin, mais étonne tout de même sous les traits de ce père vigoureux.
Il est difficile de ne pas tomber dans le cliché lorsqu'il est question d'une comédie sur le mariage. Donc oui, il y a plusieurs moments dans le film où le stéréotype règne en maître. Les familles dysfonctionnelles sont presque un incontournable dans ce genre de production, tout comme les quiproquos embarrassants et les réconciliations touchantes, signes intarissables d'un amour inconditionnel immuable. Bien qu'on ne puisse nier ces poncifs, le charme du film les surclasse et parvient même, à certains moments, à nous les faire oublier complètement.
The Big Wedding est attendu, classique, et pourtant, alors qu'il aurait très bien pu se révéler d'une platitude sans nom, s'avère agréable malgré sa simplicité. Le rythme efficace, le montage cadencé qui laisse suffisamment de place à chacun des personnages et la réalisation retenue en font un film sans grand panache, mais agréable à visionner. Un long métrage printanier sans prétention qui apporte sourire et réconfort aux cinéphiles; un cadeau fort apprécié en cette période tranquille dans les salles de cinéma.