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Mère et fantôme.
Difficile d’innover dans les genres horrifique et fantastique depuis quelques temps, on le sait. Et cette production Sam Raimi qui sent le fond de tiroir ne déroge pas à la règle bien qu’on sent qu`à la base il y ait bien des velléités de sortir un peu des sentiers battus. S’inscrivant davantage dans une mouvance mainstream semblable aux production Jason Blum qu’au renouveau du cinéma de genre incarnée par Ari Aster (« Hérédité ») ou David Robert Mitchell (« It follows »), ce « Umma » se laisse regarder sans déplaisir mais sera aussi vite oublié qu’il a été vu. Pourtant, la volonté de se démarquer grâce à l’apport du fantastique asiatique (ici le folklore coréen) et de cristalliser l’histoire sur les relations mère-fille était louable. Mais le résultat est à des kilomètres de ce que l’on aurait pu attendre de tels apports.
« Umma » accumule les petits problèmes qui, empilés les uns après les autres, finissent par en faire un gros et le rendre très dispensable. D’abord, Iris Shin ne parvient pas à réellement instaurer un climat angoissant. Ou maladroitement. Il y a bien quelques images effrayantes mais jamais de grand sursaut et encore moins de peur viscérale ou de tension. Le fantôme de cette mère issu de légendes coréennes est amené n’importe comment malgré quelques bonnes idées. Et toute l’armada de la peur et des jump scares à la mode (mais terriblement galvaudés et rebattus pour qui va régulièrement au cinéma voir des films de terreur) est au rendez-vous et ce n’est pas une bonne nouvelle. Ajoutons à cela un montage complètement erratique et qui s’emballe dans la seconde partie et vous aurez une idée du résultat. On dirait presque qu’il manque des scènes (et vu la très courte durée du film, ce ne serait guère étonnant) ou qu’elles n’ont pas été montées dans le bon ordre. De plus et paradoxalement, malgré ces quatre-vingt minutes à peine, le film semble en durer bien plus.
Le jeu des acteurs n’est pas en cause, même s’il se révèle conforme à ce type de productions : sans ambages. Sandra Oh et ses collègues acteurs font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont mais la psychologie des personnages est bien trop sommaire pour nous toucher malgré cet effort pour apporter du grain à une double relation mère-fille mal dégrossie. Le décalage entre les fantômes coréens et cette ferme perdue au fin fond du désert américain est appréciable et la mise en scène n'est pas déplaisante mais tout semble effleuré et inachevé. Comme si « Umma » n’était que le brouillon du vrai film qu’il aurait dû être. On attend donc consciencieusement le générique de fin entre quelques scènes distrayantes et pas mal d’autres à la facture générique, voire même complètement foireuses. Bref, circulez, il n’y a pas grand-chose à voir.
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