Le « teen movie », développé par John Hughes dans les années 80 (The Breakfast Club, La folle journée de Ferris Bueller) et endossé par Folie de graduation un peu plus tard vers la fin des années 90 est un genre cinématographique - malgré ses apparences impudiques et légères - ardu, délicat puisque très difficile à doser. Amalgamer la romance à la comédie, aux travers humains, à des sentiments irrécusables et, enfin, à une problématique cohérente, c'est un défi qui a raison de nombreux auteurs et scénaristes. Trop belle, malgré son intention de s'adresser à une classe un peu plus vieille de la population, soit les jeunes adultes, en choisissant des thématiques toujours aussi lubriques, mais plus matures, parvient à faire rire son public, sans toutefois révolutionner le genre ou soulever la controverse. N'est-ce pas là un début encourageant?
Kirk, un jeune employé de l'aéroport, rencontre un jour Molly, une fille magnifique et intelligente, qui l'invite rapidement à un rendez-vous galant. Kirk, qui se considère comme un homme plutôt ordinaire, normal, cherche à comprendre pourquoi une femme aussi parfaite serait soudainement amoureuse de lui. Ses amis et sa famille sont aussi perturbés que lui, le considérant comme un freluquet quelconque, sans intérêt. Kirk devra donc assumer son charme ou quitter cette fille qu'il pense trop belle pour lui.
On nous parle d'avenir, de choix, d'amour et de confiance sans toutefois se prendre réellement au sérieux (puisque la profondeur dans ce genre de film peut présager un échec). Les moments plus émotifs, les plus dramatiques sont donc ponctués de séquences cocasses (comme une course contre la montre particulièrement hilarante dans l'aéroport) pour nous rappeler que les vrais et purs sentiments ne sont pas, dans le « teen movie », qu'un simple prétexte à une éjaculation précoce.
L'acteur canadien Jay Baruchel donne une performance adéquate mais tout à fait substituable. Si l'on considère par contre le rôle plutôt commun, voire neutre, qu'il devait incarner, on consent la justesse de son jeu. La Britannique Alice Eve est quant à elle assez sobre dans son rôle de beauté invétérée. Son immense sourire semble la sauver de plusieurs situations qui auraient mérité un développement de personnages plus exhaustif. Même si on nous présente Molly comme d'une personne brillante et dévouée, l'actrice nous révèle davantage la superficialité de sa supposée perfection.
Bien sûr, les personnages sont stéréotypes à un maximum que l'on espérait (souhaitait) inatteignable. Le jeune garçon ordinaire qui rencontre une fille magnifique (qu'elle soit la cheerleader de son école ou une organisatrice d'évènements en voyage), est un sujet que l'on a tellement exploité qu'on ne peut même plus considérer comme cliché, c'est devenu un classique. Est-ce que Trop belle déroge de la stérile convention des films pour adolescents, est-ce qu'il offre une possibilité de réflexion sur une génération en processus de responsabilisation? Absolument pas, mais si un divertissement familier vous satisfait, la comédie romantique impudique de Jim Field Smith saura pourvoir votre « besoin » de crétinisme.
Trop belle, malgré son intention de s'adresser à une classe un peu plus vieille de la population, soit les jeunes adultes, en choisissant des thématiques toujours aussi lubriques, mais plus matures, parvient à faire rire son public, sans toutefois révolutionner le genre ou soulever la controverse.
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