Trois fois 20 ans
À l'aube de la soixantaine, Isabella Rossellini affiche, dans TROIS FOIS 20 ANS, son âge avec une élégance et une liberté impressionnantes. Et la voir en maillot de bain à un cours d'aquagym au milieu de jeunes nymphes bondissantes, l'observer jouer les femmes fatales pour vérifier si elle peut encore attirer l'attention des hommes, force le respect et la sympathie. Belle, touchante, Isabella assume, ose tout devant la caméra de Julie Gavras qui ne l'épargne ni de gros plans, ni d'éclairages directs en lumière naturelle? La Rossellini appartient à une espèce en voie d'extinction : celle qui ne se prend pas au sérieux, qui joue et se joue de tout. C'est donc sans hésitation qu'elle a accepté d'incarner Mary, une enseignante nouvellement retraitée qui va devoir composer avec ce moment charnière de la vie. Près d'elle, son mari et père de ses trois grands enfants, William Hurt, architecte de renom, n'est pas prêt à accepter le miroir de vieux schnock que Mary ne cesse de lui tendre. Il est encore jeune, actif, plein d'ambition, et ce n'est pas un téléphone à grosses touches ou une barre d'appui pour s'extirper de la baignoire qui auront raison de lui ! Du coup, c'est le clash. À 60 ans aussi les histoires d'amour peuvent mal finir?