Pour survivre, l'être humain a certains besoins essentiels, comme l'eau, la nourriture, l'oxygène... et les combats de robots géants.
Notons toutefois que la priorité accordée à chacun de ces éléments peut varier d'un individu à l'autre.
Malheureusement, plus souvent qu'autrement, Michael Bay a failli à la tâche avec ses (trop) longs métrages de destruction massive clinquants et tout ce qu'il y a de plus brouillons de la saga Transformers.
En 2018, le sympathique Bumblebee de Travis Knight avait su ramener les choses à l'essentiel. Et à présent, ce Transformers One de Josh Cooley (Toy Story 4) tente de faire de même en nous racontant les origines de la petite querelle qui allait un jour engendrer des milliards de dollars de dommages sur Terre entre Optimus Prime et Megatron.
Mais lorsque nous rencontrons le duo, portant alors les noms d'Orion Pax et D-16, ceux-ci ne sont que deux bots mineurs parmi tant d'autres, devant extraire une précieuse source d'énergie des entrailles de la planète Cybertron pour assurer la survie de leur espèce.
Malgré cette condition précaire, Orion Pax est convaincu de pouvoir faire sa part, et de retrouver le puissant artéfact qui pourrait redonner à Cybertron son lustre d'antan.
Croyant découvrir la position dudit artéfact, Orion Pax, entraîne D-16, Elita-1 et B-127 à la surface de la planète, où ils découvriront toute la vérité sur le piètre état des lieux, et les manigances de leur leader, Sentinel Prime.
D'abord, si vous faites l'erreur de manger une friandise (nous éviterons le traditionnel jeu de boisson ici, comme il s'agit d'un film destiné à un jeune public) chaque fois que les scénaristes désirent nous rappeler à quel point Optimus Prime et Megatron étaient les meilleurs amis du monde avant de devenir des ennemis jurés, vous serez assurément affligé de sérieux maux d'estomac après moins de trente minutes.
La première moitié de Transformers One s'avère d'ailleurs extrêmement laborieuse, enchaînant les scènes livrées sans panache, les dialogues explicatifs ronflants et les moments de cabotinage dans un ensemble qui, malgré ses indéniables qualités visuelles, manque de souffle narratif et paraît beaucoup trop rigide.
La bonne nouvelle, c'est que les choses sont totalement différentes à partir de la moitié du film, lorsqu'une soudaine révélation pousse les deux protagonistes à choisir le chemin qui définira la suite de leur parcours.
Transformers One bâtit dès lors un long crescendo gagnant continuellement en tonus et en intensité dramatique. Et les différents interprètes (en particulier Chris Hemsworth et Brian Tyree Henry) expriment avec toujours plus d'aisance la nature de leur personnage à mesure que le film progresse.
Le ton bonenfant du premier acte est inévitablement sacrifié au passage pour laisser la place à des moments beaucoup plus sombres et sérieux. À cet égard, les plus jeunes auront peut-être besoin de se faire rappeler qu'il ne s'agit que de robots extraterrestres animés...
Josh Cooley et ses acolytes multiplient également les trouvailles techniques enlevantes et les longs travellings étonnamment bien exécutés au cours de séquences d'action tout aussi exaltantes.
Le moment où les deux principaux personnages prennent les noms par lesquels nous les connaissions à la base vient aussi avec une charge émotionnelle sur laquelle le réalisateur parvient à capitaliser avec une force de frappe aussi inattendue que prenante et réjouissante.
Évidemment, Transformers One se conclut en laissant la porte ouverte à une potentielle suite. Surtout, il laisse son public repartir sur une excellente note, lui donnant le goût de découvrir où cette nouvelle approche de l'univers de Cybertron et de ses héros pourrait éventuellement mener.
Nous aurions, certes, aimé que l'équipe de production se mette à rouler sans avoir constamment le pied sur le frein un peu plus tôt dans le récit. Mais tout a été pardonné bien avant la ligne d'arrivée, donnant au final un autre sens au fameux « more than meets the eye ».