Transformers: The Last Knight est le cinquième chapitre de la franchise inspirée des jouets d'Hasbro. Déjà, après le premier film en 2007, plusieurs critiques déploraient le manque de substance de la production. Quatre opus pilotés par Michael Bay plus tard, nous nous retrouvons dans les tréfonds de la sottise. Cette fois, pour parer son histoire d'un certain contenu, les scénaristes (probablement à court d'idées originales) ont décidé de faire un lien entre la légende du Roi Arthur et les Chevaliers de la Table ronde avec les robots Transformers. On aime effectivement quand les auteurs travestissent l'histoire pour lui donner un écho plus surnaturel, mais Merlin chez les Autobots, c'est une proposition risible que le spectateur a bien du mal à accepter comme prémisse. En plus de cette « histoire secrète des Transformers », il y a cette nouvelle division paramilitaire qui lutte contre ceux-ci : le TRF (Transformers Reaction Force) n'apporte qu'une couche supplémentaire de ridicule à l'ensemble, déjà particulièrement absurde.
Voyant que le procédé fonctionne dans d'autres franchises d'aventures fantastiques comme Guardians of the Galaxy récemment avec son Baby Groot, la série Transformers a cru bon d'introduire des personnages mignons au sein de son récit. Nous rencontrons donc Sqweeks, un skooter bleu en piteux état qui ressemble à Wall-E. Bien qu'il soit adorable, ses grands yeux bleus n'arrivent pas à sauver le film de sa propre bêtise.
Tout bon film de Transformers se doit de mettre en scène une jolie jeune femme inaccessible. Après Megan Fox, qui a joué son rôle décemment deux ans de suite, puis la mannequin de Victoria Secrets Rosie Huntington-Whiteley et la jeune blonde Nicola Peltz en 2011, voilà qu'arrive en piste l'élégante Anglaise Laura Haddock. Bien qu'elle interprète une doctorante et professeure d'histoire de l'université d'Oxford, son personnage n'en est pas moins futile. C'est davantage les attributs physiques du personnage qui sont mis en lumière, ses aptitudes intellectuelles ne sont que sous-entendues. Par contre, on ne peut pas affirmer que nous sommes particulièrement surpris de cette tendance machiste des scénaristes... Cette adolescente anarchiste que le protagoniste prend sous son aile n'est pas suffisante pour nous distraire des instincts phallocrates de la série Transformers. On ne peut pas s'empêcher non plus d'être agacé par le patriotisme (lire : racisme) déplorable du film. L'Égypte est balayée par une planète extraterrestre, mais ce n'est qu'un moindre mal puisque la précieuse Amérique est épargnée...
Avoir choisi Anthony Hopkins pour interpréter l'un des protagonistes masculins de cette histoire est un gaspillage de talent déplorable. N'importe quel autre acteur d'âge honorable aurait pu camper ce rôle superficiel. Pourquoi le grand Hannibal Lecter a-t-il accepté telle infamie? Du côté de Mark Wahlberg : pas de surprise. Il incarne un rebelle crédible, bien que lâchement installé sur le pilote automatique.
L'humour du film n'est pas d'une grande efficacité non plus. Il faut quand même soulever que quelques blagues nous ont fait sourire, mais la plupart sont prévisibles et tendancieuses (un « Tinder » pour Autobots, vraiment?). Au niveau de la version française, mentionnons que quelques jeux de mots écorchent (notamment ceux avec Bumblebee surnommé « Bee »; « je pique comme une abeille » et Optimus Prime; la « prime » de la vie) et quelques noms, dont le bizarre « Infernacus ».
Probablement que ceux qui ont raffolé des épisodes précédents (il doit bien en avoir quelques-uns puisque le box-office du dernier film s'élève à plus de 1 milliard $ à travers le monde) seront satisfaits de celui-ci aussi. Mais, pour les autres, il s'agit d'un autre chapitre à éviter. Vous pouvez certainement investir 2 h 30 de votre vie à quelque chose de plus profitable.
* Vu en version française IMAX 3D