Michael Bay est apparemment un homme pragmatique. Le public aime les robots? On va lui en donner plus. Les explosions? Plus! Les rutilantes voitures? Les secrets enfouis sous des ruines? Megan Fox? Plus, plus, plus! Sauf qu'aujourd'hui, Michael Bay paie pour ses crimes et gâche une franchise qui avait pourtant tout pour fonctionner après le (plutôt) réussi Transformers. En tout cas en comparaison avec ce deuxième volet, qui le fait drôlement bien paraître.
Alors qu'il s'apprête à entrer au collège, Sam Witwicky doit laisser derrière lui sa copine Mikaela et son ami Bumblebee. Pendant ce temps, Optimus Prime aide l'armée américaine à traquer et à détruire les Decepticons restants sur Terre. Mais Mégatron n'a pas dit son dernier mot et va tenter de venir dérober à Sam ce qu'il reste du Cube, qui est maintenant inscrit dans son esprit.
Déjà, le scénario laisse entrevoir la plupart de ses failles. Comment ressusciter Mégatron alors qu'on l'a jeté dans les profondeurs abyssales de l'océan? Ce n'est pas si profond, bien sûr. Comment faire pour chercher un Cube qu'on a détruit dans le premier film? L'inscrire dans la tête du héros, bien sûr! Comment faire pour voyager de la Côte-Est à l'Égypte en quelques secondes? Téléportons-nous, il fallait y penser! Ah oui! et un gars qui refuse de dire à sa blonde qu'il l'aime au début du film, pensez-vous qu'il va lui dire avant la fin? Le film tombe dans un piège qu'on devinait déjà dans le premier film : celui d'un burlesque déplacé où les robots pleurent et font des cabrioles à la Jar Jar Binks pour révéler un passage secret (qui est évidemment caché derrière le mur au fond de la pièce), ainsi que plusieurs fautes de goût qui vont jusqu'à évoquer des testicules de robot et des pets de robot-vieillard. Alors qu'on est déjà en très mauvaise posture, voilà qu'en plus le film ne respecte pas sa logique interne, un crime, au cinéma, passible de peine capitale.
Le scénario, à force de se placer lui-même dans un embarras apparemment sans issue, n'a d'autre choix que de faire toutes sortes d'entorses à la logique (euh... pensez-vous vraiment que le gouvernement puisse cacher une équipe de robots d'élite après un carnage comme Shanghaï?). Il faut prendre l'humanité pour une imbécile, autant dans la salle que sur l'écran, pour placer un morceau du Cube dans une pièce hautement sécurisée où il suffit de passer par l'aération pour entrer. Franchement...
Contrairement à Terminator Rédemption, qui était au moins un divertissement stimulant et inventif, ce Transformers : La revanche est d'une absurdité sans commune mesure sur Terre. Qu'il défie toutes les lois de la physique n'est pas un vrai problème, c'est plutôt qu'il bafoue toute logique humaine qui lui est fatal. Quand les héros auxquels on est forcé de s'identifier prennent des décisions idiotes, la magie du cinéma est brisée, et ce même si les effets spéciaux sont absolument hallucinants comme c'est le cas ici. Cela ne cache pas le vide sidéral auquel on fait face, et dont on retiendra au moins une chose importante, cachée là dans le sous-texte : l'intervention américaine au Moyen-Orient est justifiée, parce que si jamais la Terre est attaquée par des robots venus de l'espace, c'est pas mal certain que c'est là qu'ils vont frapper et on sera plus près pour leur tirer dessus avec nos fusils. Ah oui! et Megan Fox est une bombe, on retiendra ça aussi.