Ce qui fait l'originalité du personnage de Thor, sa grande différence avec le reste des Avengers, c'est l'aspect fantastique de son monde et, bien sûr, le fait qu'il n'est pas le résultat d'une expérience scientifique, mais simplement (l'adverbe est peut-être mal choisi) un extraterrestre musclé à l'apparence humaine, aux habits moyenâgeux et au vocabulaire recherché qui trouve sa force dans un marteau magique. Un personnage qu'il serait mal avisé de ne pas qualifier d'original, mais qu'on peut difficilement homologuer d'accessible. Il est plus ardu de s'identifier à Thor qu'à Captain America par exemple, qui a des pouvoirs et des valeurs « réalistes ».
Dans Thor: The Dark World, il est question d'alignement de différents mondes qui crée une convergence et qui permet ultimement à des Elfes noirs de régner sur l'univers et de répandre la noirceur. Ce n'est pas un scénario aisé à suivre, surtout quand on y ajoute des ellipses, de fausses pistes et des revirements inattendus (mais très bien intégrés cela dit). Même si le film s'avère plutôt bien construit dans son ensemble, il n'est pas à l'abri de certains raccourcis. Trop de circonstances sont expliquées grâce à de banales coïncidences...
L'humour a aussi sa place dans cet univers fantastique. Surtout lorsque le monde des humains interfère avec celui des Dieux. On se rappellera longtemps de Thor qui entre dans un appartement terrien et qui suspend son marteau sur un crochet à l'entrée. L'assistante volage de Jane Foster est également à l'origine de quelques bonnes blagues. Il faut également noter le superbe caméo d'un autre membre de SHIELD, à un moment où on ne l'attendait plus.
Les liens entre les films précédents; principalement Thor et The Avengers, sont bien faits et n'interfèrent pas avec l'intelligibilité de Thor: The Dark World, dont l'histoire se déroule près d'un an après les évènements de New York. Il n'est pas nécessaire d'avoir vu The Avengers pour comprendre Thor: The Dark World, mais comme l'univers du Dieu d'Asgard est assez complexe, l'introduction qu'on en fait dans Thor s'avère un outil plutôt important pour comprendre les particularités des personnages et leurs motivations.
Les effets spéciaux sont ici très compétents, mais aurait-on pardonné un manquement en ce sens? L'avancement de la technologie et son accessibilité ne peut excuser aucun écart. Même si - c'était aussi le cas dans le premier film - le genre d'arc-en-ciel qui mène jusqu'au royaume me fait penser aux Calinours et que le château a un aspect factice qui me dérange, les décors sont, dans l'ensemble, impressionnants, les costumes aussi et les cascades, bien exécutées.
Chris Hemsworth et Natalie Portman s'affairent à nouveau bien de leur tâche. Ils livrent des performances justes, même si elles ne sont pas mémorables. Tom Hiddleston est aussi très habile dans le rôle d'un frère dont on ne connaît jamais véritablement les intentions. Il n'y a que Anthony Hopkins qui paraît mal à l'aise dans la peau du Dieu Odin.
Thor: The Dark World est intéressant, peut-être même légèrement meilleur que le premier volet de la série puisqu'il ne nécessite pas d'introduction aussi laborieuse que celle dont on avait eu droit dans la mouture originale. Si on ne s'attarde pas trop aux quelques détails qui alourdissent le récit et ceux qui le complexifient, Thor: The Dark World est un divertissement à la hauteur de la toute-puissante franchise-mère.