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Sauvetage de l'extrême.
Ron Howard est vraiment un artisan tout terrain, capable du pire (« Le Grinch » ou encore le mal-aimé « Solo : a Star Wars Story ») comme du meilleur (« Au cœur de l’océan », « Rush » ou plus anciennement « Backdraft »). A peine sorti de son dernier film, le plutôt bon drame « Une ode américaine », le voilà qui change encore une fois radicalement de registre pour nous relater l’histoire vraie et incroyable de ces enfants coincés dans une grotte de Thaïlande durant deux semaines et, surtout, de leur extraordinaire sauvetage. Un sauvetage à l’issue tellement improbable qu’on n’y aurait pas cru si tout cela ne s’était pas réellement passé. Et même si quelques détails ont été pas mal amplifiés ou détournés pour rendre tout cela encore plus spectaculaire, on y croit tant la reconstitution semble fidèle et méticuleuse. En habile et honnête faiseur qu’il est, il nous gratifie d’un film réussi et appliqué sur le sujet sans pour autant être irréprochable.
« Treize vies » a malheureusement constamment ses bobines coincées entre la fiction et le documentaire. Quand le long-métrage tire plus vers la première, il est empêché d’être réellement palpitant et de nous captiver émotionnellement par la faute du second. Et inversement. On sent bien que tout cela est très documenté et les détails de ce sauvetage incroyable sont légion. C’est intéressant et dingue de voir comment cette solidarité a pu déboucher sur la libération des enfants (pas vraiment de suspense puisqu’on connait l’issue de l’affaire) et de voir tous les moyens mis en œuvre pour cela. Si durant la première heure tout est très factuel et oublie un peu le cinéma au profit de cet aspect documentaire donc, la seconde s’avère bien plus prenante et en phase avec ce qu’on attend d’un film de cinéma. On vous laisse la surprise de voir quel stratagème va être imaginé pour les sortir sains et saufs. Le même type d’accident avec les mineurs coincés au Chili, auquel on pense beaucoup, avait donné un film similaire, « Les 33 », malheureusement inédit en France avec Juliette Binoche et Antonio Banderas.
On ne ressent pas outre mesure les deux heures et demie que durent le film. Si les scènes de plongée sont parfois répétitives en plus de n’être pas toujours très lisibles et compréhensibles dans la manière d’avancer des plongeurs (malgré des incrustations spatiales destinées à nous la faire comprendre), elles demeurent parfaitement étouffantes et claustrophobiques. Ensuite, on n’attendait pas forcément Viggo Mortensen ou Colin Farrell dans ce genre de rôles mais leur métier fait la différence et les rend plutôt crédibles même si des acteurs inconnus auraient été plus judicieux. Le choix de se mettre du côté des sauveteurs est assumé, néanmoins le script aurait pu limiter les scènes de plongées pour se mettre un peu du côté des treize gamins durant leur longue attente. Cela aurait pu permettre un peu plus d’émotion, laquelle fait parfois un peu défaut. Au final « Treize vies » est un film nécessaire, une reconstitution impressionnante et un hommage à l’entraide humaine, peu importe l’âge, la nationalité et le pays. C’est peut-être même cet aspect qui surprend le plus et retient notre attention. Pas forcément incontournable mais cependant un beau travail de mémoire correctement confectionné par un cinéaste rompu à tous les types d’exercice.
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