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Faux-docu woke.
Un film du tout début des années 2000 nous fait incontestablement penser à ce « Répétition générale » (ou « Theater Camp » en version originale, un titre plus adapté). Il s’agit de « Bêtes de scènes » qui s’incarnait par le biais d’un faux documentaire sur les compétitions canines. Entre satire piquante et comédie généreuse, le réalisateur Christopher Guest emmenait un parterre de stars du cinéma indépendant américain (de Jennifer Coolidge à Parker Posey en passant par Bob Balaban) se donner la réplique pour un résultat jubilatoire. Dommage qu’ici ce concept de simulacre de documentaire pour faire vrai ne soit pas aussi bien réussi et exploité et que ce soit pour la plupart des inconnus au jeu un peu forcé qui s’illustrent à l’écran. Il y a de bonnes choses dans ce petit film indépendant mais bien trop éparpillées pour convaincre, ce qui accouche d’un résultat inabouti et quelque peu anecdotique.
Il y avait un risque avec ce choix de mise en scène qui tente de singer la réalité pour créer un reportage qui fasse vrai. Notamment lors de certaines séquences filmées par le pseudo-documentariste et son équipe qui voudraient faire vrai, comme si elles étaient prises sur le vif. Mais on se rend bien compte qu’elles n’auraient pas pu être filmées ainsi, puisque bien trop au sein de l’intimité des personnages/intervenants mis en scène. Il faut donc passer outre ce côté improbable et illogique pour profiter différemment de « Répétition générale ». Ensuite, le film commence de manière très brouillonne et le montage frôle parfois l’hystérie au point qu’on se demande dans quoi on est tombé même si le rythme décélère un peu une fois passé le premier quart d’heure. Et heureusement. On déplore que certains personnages n’aient pas vraiment le temps d’exister au-delà de vignettes parfois un peu caricaturales également. Mais comme la tonalité employée frôle la gentille parodie (plus que la satire puisqu’on sent de l’amour pour ces personnages et ce milieu), on n’en tient pas trop rigueur non plus.
Il y a des moments assez drôles dans le film mais ils sont malheureusement trop rares et parcellaires pour nous réjouir sur l’heure et demie que dure le film. On sourit parfois de situations cocasses et de quelques répliques amusantes mais on se dit surtout que tout cela ne fait pas un film et semble fait de bric et de broc. Il faudra également passer outre un discours inclusif bienvenu mais qui frôle dangereusement les pires aspects du wokisme. Cependant, le milieu artistique et bourgeois new-yorkais en est certainement l’un des plus fervents représentants donc cet aspect se tient et colle au contexte. Au final, c’est un petit long-métrage original mais trop particulier et amateur pour pleinement convaincre et nous divertir. On notera tout de même que le spectacle final vu dans « Répétition générale » (celui préparé par les enfants et leurs professeurs estivaux durant le film) souffle un vent de fraîcheur et de bonnes ondes bienvenu.
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