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Bring me back Ben!
Gavin O’Connor est un cinéaste discret qui nous a offert quelques bonnes pellicules, du thriller singulier « Mr. Wolf », déjà avec Ben Affleck, au sympathique polar « Le Prix de la loyauté ». Mais c’est surtout son immense drame sportif « Warrior » qui avait marqué le cinéma avec le temps. Le film n’a pas connu une grande carrière en salles mais il s’était fait une belle petite renommée avec les années. Un film extrêmement poignant et intense qui mettait en scène une tragédie familiale sous fond de rivalité entre frères avec comme toile de fond le ring. On visionne donc « The Way back » avec envie, persuadé d’un nouvel uppercut puisqu’ici c’est le monde du basket qui est utilisé pour raconter la rédemption d’un homme blessé par une tragédie et qui sombre dans l’alcoolisme. Sauf que, même si le principe semble le même, la magie n’opère pas de la même façon dans ce film. Pire, elle est presque inexistante en dépit de qualités indéniables.
Et la première de celles-ci est l’interprétation sans failles de Ben Affleck qui, s’il est bien dirigé, prouve encore une fois (après « The Tender bar » en début d’année) qu’il est un immense acteur et que son bashing de début de carrière ou durant la période du DC Universe où il jouait Batman/Bruce Wayne était injuste et tout sauf mérité. L’acteur n’a pas son pareil pour jouer les américains lambda en proie à des démons (un peu comme son ami de toujours Matt Damon dans l’excellent « Stillwater », sorti l’été passé). Il se montre ici juste, touchant et plus que crédible dans le rôle de cette âme blessée en proie à l’addiction à l’alcool et qui ne se remet pas d’un terrible drame familial. Parfait et irréprochable, « The Way back » lui doit énormément. Le long-métrage n’est d’ailleurs pas mauvais : la justesse de ton de l’ensemble, des situations aux dialogues, est incontestable; tout comme le jeu des acteurs moins connus. Cependant, le film est un peu mou et ne captive que très rarement.
Ce résultat quelconque est à mettre au crédit d’un script banal qui ne nous surprend un peu que lors de la révélation du drame vécu par le personnage principal. Une révélation peut-être un peu tardive qui permet une identification au personnage principal que bien trop tard. Si les moments prenant place hors des terrains de baskets sont les plus réussis par leur réalisme social et psychologique, toute la partie sportive ne l’est pas. C’est déjà vu, attendu et les protagonistes constituant l’équipe de joueurs de baskets sont mal dépeints et sans personnalité. Quant aux matchs en eux-mêmes, ils sont tout sauf palpitants. On trouve même tout cela un peu long et l’ennui pointerait presque le bout de son nez. Une histoire de rédemption par le sport somme toute assez classique, parfois un peu émouvante, mais qui aurait pu être bien plus mémorable. Un drame sportif qu’on aura vite oublié et qui fait pâle figure comparé au sublime « Warrior ».
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