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Airbnb de la peur.
Le petit frère de James Franco (qui est lui-même un artiste touche à tout, aussi bien comédien dans tous types de films que réalisateur acclamé avec « The Disaster Artist ») passe à la réalisation. Vu, entre autres, dans « Insaisissables », il nous livre un petit suspense tendu tout à fait recommandable et bien plus original et surprenant qu’il n’y parait. Il investit le domaine du thriller à frissons tendance slasher en prenant les plateformes de location type Airbnb comme point de départ. Un contexte plutôt original et tout à fait d’actualité à l’heure du développement grandissant de ce type de pratiques. Et le scénario nous embarque dans un suspense où on nous montre qu’un séjour dans la propriété d’un inconnu peut se révéler effroyable et tourner au cauchemar. Un postulat alléchant et traité de manière à la fois simple mais aussi étonnante.
A la vue de l’affiche, du sujet et de la bande-annonce, beaucoup vont s’attendre à une banale série B avec meurtres à la chaîne et jump scares en pagaille. Sauf que « The Rental » prend un tout autre chemin en choisissant de bien développer ses personnages et le contexte du futur cauchemar pour ces deux couples. Beaucoup seront donc déçus et trouveront le film très long à démarrer. Alors oui, si la mise en place permet de bien cerner la psychologie des quatre protagonistes et leurs relations quelque peu toxiques, les frissons et le suspense tardent un petit peu à se mettre en route. Mais finalement cela fait monter la pression et titille notre curiosité. Les éléments étranges et angoissants arrivent par petites doses, avec parcimonie et juste assez régulièrement pour ne pas nous lasser, et on sent la pression monter pour les personnages comme pour nous, spectateurs. On sent que tout cela va mal finir. De plus, la mise en scène racée et élégante de Franco prouve que le jeune homme sait se servir d’une caméra et la musique, composée en majorité de cordes stridentes, ajoute au côté anxiogène de ce huis-clos.
« The Rental » se montre assez réaliste. Que ce soit dans le développement des personnages, très bien écrits pour ce type de films, ou dans les situations, toujours crédibles et ne partant jamais dans la surenchère, le long-métrage se différencie de pas mal de films à frissons bas de gamme du genre. Et quand arrive le tueur masqué, c’est un parfait sans-faute. Durant une petite demi-heure, le carnage se met en place et nous accroche à notre fauteuil non-stop. Le tueur fait peur, les meurtres sont bien mis en scène et ne font ressortir aucune grosse invraisemblance et tout cela s’enchaîne comme un grand huit de frissons bien troussés. Mais peut-être un peu trop bref. En effet, c’est frustrant d’avoir patienter une heure et que le final ne soit pas plus généreux en temps car on en redemanderait presque » C’est comme si Franco nous avait conditionné dans l’attente pour nous offrir une délivrance de spectateur sur la fin. C’est certainement voulu, il récompense ainsi notre patience. Et, quand vient la toute fin, mystérieuse et nihiliste à souhait, on se dit que « The Rental » est un petit thriller bien sympathique et réussi, aux sensations fortes bien réelles.
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