Dave kills world.
Encore une série B d’action mettant en scène des tueurs à gages, des organisations, des vengeances ou des règlements de compte sur un mode fantasque ou, en tout cas, peu réaliste, me direz-vous. Et, oui, c’est vrai. C’est un peu devenu une mode et il y en a tellement que ça en devient lassant. Comme si la saga tutélaire « John Wick » avait enfanté de tout un tas d’ersatz dégénérés de plus ou moins bonne facture. Car, il faut le dire, cette saga d’action mythique est devenue une référence en la matière comme a pu l’être la saga de Jason Bourne avant elle pour le monde de l’espionnage. Baba-Yaga a inspiré beaucoup de films, comme une mode forcément amenée à se tarir quand le public se lassera. Il y a parfois de très bonne surprises (le délirant « Bloody Milkshake », complètement azimuté et en mode girly) et de moins bonnes (l’éreintant « Boys kills World »). Ce « The Killer’s Game » se situe entre les deux : pas pleinement satisfaisant mais non dénué de qualités et de quelques sympathiques caractéristiques qui lui sont propres. En revanche, on a l’impression que le casting est composé de toute la jet-set de ce type de films. Comme si J.J.Perry avait décidé de réunir l’élite du genre. On a déjà Dave Bautista, bien rôdé à ce type de films tout et sa dulcinée dans le film Sofia Boutella, spécialisée dans les films où elle peut danser et se battre de l’horrible diptyque « Rebel Moon » à « Kingsman ». Mais figurent aussi dans « The Killer’s Game » : Pom Klementieff (« Les Gardiens de la Galaxie » où elle est déjà à l’affiche avec Bautista), Terry Crews (« Expendables ») ou encore l’inusable roi de l’action de plateforme Scott Adkins. Seul Ben Kingsley apporte un grain de prestige plus sérieux à l’affiche.
D’ailleurs, tout autant que John Cena nous a surprise récemment et que Dwayne Johnson peut le faire parfois (« Pain & Gain »), Bautista confirme qu’il peut être un bon acteur ici et qu’il commence à se diversifier comme le prouve sa prestation dans le récent « The Last Showgirl » avec Pamela Anderson. On ne l’aurait pas cru, mais en haut de l’affiche en tant que tueur à gages malade et amoureux, il est crédible. On apprécie aussi la réalisation léchée (surtout dans une première partie visuellement de toute beauté et qui essaie pas mal de touches formelles de très bon goût) de Perry qui avait livré le sympathique « Day Shift ». Comme le prouve ce montage aux transitions fluides qui voit Bautista enchainer les contrats et les rendez-vous amoureux avec Boutella. La scène d’introduction dans le théâtre de Budapest est également de toute beauté. Les prémisses de l’intrigue ne révolutionnent rien mais sont assez surprenantes pour faire illusion le temps du film et les scènes de combat sont clairement jubilatoires et parfaitement chorégraphiées. Dans la première moitié en tout cas. Car c’est le problème de ce « The Killer’s Game » : il semblerait que le long-métrage épuise toutes ces cartouches durant la première partie et tombe en panne sèche lors de la seconde. L’humour est moins drôle voire un peu lourd, les combats sont plus classiques et lassants et tout devient prévisible, retombant dans les travers de ce style de films qui se photocopient les uns, les autres. Un tantinet différent et charmant au début, il devient ensuite trop référencé et même un peu fatigant. Un constat mitigé donc qui ne fait pourtant pas oublier le plaisir des débuts.
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