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Gueule de bois tragicomique.
Il fait toujours plaisir de revoir la trop rare Sigourney Weaver sur les écrans qui, du haut de ses 73 printemps, a encore un sacré entrain et une belle forme physique. L’actrice est pour beaucoup dans la réussite de ce « The Good House ». On peut même dire que ce beau portrait de femme a sa raison d’exister grâce à elle. On ne dit pas qu’une autre comédienne n’aurait pas fait le travail aussi bien que la star de la saga « Alien », mais ici c’est elle ici et cela lui va comme un gant. La grande valeur ajoutée du long-métrage tient d’ailleurs sur ses épaules : c’est ce choix narratif qui la voit briser régulièrement le quatrième mur pour parler aux spectateurs et délivrer ses réflexions, ses états d’âmes et commenter ses actions. C’est drôle, piquant, original, bien vu et bien plus amusant que la sempiternelle voix off. C’est ce qui donne au film un petit côté malin, presque sarcastique, et le différencie du tout-venant. Mais c’est aussi peut-être les meilleurs moments du long-métrage car les plus drôles.
L’histoire et ses enjeux sont un peu difficiles à résumer car le film mue en cours de route grâce à de petites révélations sur son personnage qui vont faire passer le film de la chronique rurale et douce-amère à une comédie romantique puis à un drame sur un sujet inattendu : l’alcoolisme. On comprend petit à petit, que le cœur de « The Good House » se trouve finalement là. Dans cette histoire d’une femme qui lutte contre sa dépendance à l’alcool qui lui a valu bien trop de problèmes par le passé et encore durant cette histoire. Si le ton de départ est léger et que la première partie s’attache plutôt à croquer la vie d’Hildy au sein de cette petite communauté du Massachussetts, c’est pour mieux développer plus tard les ravages que son addiction va avoir sur sa vie professionnelle, familiale, amicale et amoureuse. Les seconds rôles sont intéressants et on prend plaisir à la voir évoluer au sein de cet environnement rupin et rural.
Bien sûr, tout cela fleure parfois le film bourgeois pour adultes en pantoufles, la mise en scène manque peut-être de relief et on pourrait croire que « The Good House » a tout aussi bien pu être tourné il y a dix ou vingt ans mais il s’avère vraiment pétri de charme et très agréable à regarder. Notamment grâce à son duo amusant avec Kevin Kline et à une accumulation de petites séquences amusantes ou dramatiques toutes plus réussies les unes que les autres. S’il n’y a rien de transcendant ici, c’est une belle histoire à l’ancienne, portée par une comédienne chevronnée, totalement investie dans le rôle et qui prend plaisir à nous faire partager la joie de s’y glisser. Les scènes faces caméra sont jubilatoires et le portrait de cette petite ville en bord de mer et de ses habitants récolte tous nos suffrages. Un joli petit film, humble et qui nous fait passer sans crier gare et avec brio des rires aux larmes.
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