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Vision du deuil.
Dans sa conception comme dans ce qu’il raconte et ce à quoi il ressemble, « The Good Half » est à mi-chemin entre le film indépendant et le film de studio. Un placement un peu versatile et peu courant qui lui donnerait presque sa seule originalité, le reste étant très commun voire carrément déjà-vu. En effet, il est question ici d’un jeune homme qui retourne dans sa famille suite à l’enterrement de sa mère. Ce qui occasionne bien sûr des retrouvailles avec les proches et donc des secrets et des rancœurs qui ressortent. Et qui est commun à tout un pan du cinéma international lorsqu’on entre au sein de ce presque sous-genre en soi qu’est le film estampillé « moments en famille ».
Des clichés et des chemins narratifs balisés, on va donc en avoir dans ce long-métrage un peu générique à la trame très classique qui tente de se rendre un tantinet original en adoptant une structure en flashbacks. Ceux-ci sont pourtant devenus eux-mêmes des clichés pour ce type de production, un passage quasiment obligé. Ici, ils permettent de mieux comprendre la relation particulière entre le personnage principal joué par le chanteur Nick Jonas (très bien) et sa mère jouée par la trop rare et excellente Elizabeth Shue. On peut même dire que s’ils ne le rendent pas moins banal, ces allers et retours dans le passé évitent au long-métrage d’être coupé en deux parties distinctes et lui donnent un certain dynamisme.
Malgré ce côté déjà-vu et même, il faut l’avouer, un résultat cinématographiquement plutôt insignifiant (on ne risque pas de se souvenir longtemps de ce petit film joli mais guère mémorable), il est certain qu’il parvient tout de même à nous charmer, à nous toucher et à nous plaire par plusieurs petits aspects et petites touches. En premier lieu, la réalisation est sobre et pudique mais parfaitement en phase avec son sujet. Certains plans comme cette caméra qui s’éloigne d’un frère et d’une sœur en pleurs et en deuil dans la chambre de leur mère récemment décédée est admirable. Ensuite, le soin apporté aux dialogues, vraiment très bien écrits, est tout aussi remarquable.
Et si « The Good Half » manque souvent de très peu de se vautrer dans les lieux communs et la psychologie de bazar, il n’y tombe pas. On voit cela notamment dans son analyse de la manière de faire son deuil, du rapport à la maladie ou des autres sujets qu’il convoque. Mais également par la grâce de son impeccable casting et du soin apporté aux échanges et aux situations. On se glisse donc dans ce film dans une humeur un peu cotonneuse et l’émotion n’est peut-être pas renversante au point de pleurer à larmes chaudes mais ce qui est dit et montré nous atteint et s’avère intéressant. Alors rien de transcendant ni de sujets ou de situations qui n’ont déjà été vues (et peut-être souvent en plus ambitieux et pertinent) mais il n’empêche que ce beau long-métrage qui ne mange pas de pain se regarde avec plaisir.
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