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Gothika by Tilda.
La cinéaste expérimentale Johanna Hogg et l’une des actrices les plus versatiles et impressionnantes de notre époque qui soit refont équipe deux ans après le diptyque « The Souvenir ». Il s’agit de Johanna Hogg et de Tilda Swinton. Plus accessible, leur nouvelle collaboration traite une nouvelle fois de la mémoire et du souvenir à travers l’histoire de cette mère et de sa fille qui viennent fêter l’anniversaire de la première dans un manoir isolé transformé en hôtel au sein duquel elle a passé une partie de son enfance. Ce qui permet à la seconde, réalisatrice et scénariste, de travailler sur le sujet de son prochain film qui a pour sujet la première sans qu’elle le sache. Et tout cela est enveloppé dans une atmosphère gothique aux relents fantastiques. Pourquoi pas me direz-vous.
Et en effet l’ambiance recrée ici pour l’occasion est plutôt réussie. Du décor de ce vieil édifice entouré par la brume en passant par ces longs couloirs vides et lugubres, ces quelques notes de musique inquiétantes ou encore ces ombres menaçantes pouvant être traduites par des âmes tourmentées venues hanter les lieux, toute l’armada du conte gothique est bien là. On convoque ici autant les films de Tim Burton que l’œuvre d’Edgar Alan Poe et c’est très bien retranscrit et probant. Malheureusement, cet enrobage visuel n’est pas vraiment au service d’un récit palpitant. Si, au début, cela nous intrigue et laisse la porte ouverte à un champ des possibles excitant, on est vite bien moins stimulé et emballé par cette proposition austère et quelque peu stérile. Tilda Swinton brille encore de mille feux dans un double rôle (encore un après ceux du remake totalement fou de « Suspiria » par Luca Guadagnino) où elle nous montre encore une fois l’étendue de son jeu et de son talent.
Mais entre un rebondissement surprenant mais finalement logique et plus si inédit que cela (on l’a déjà vu dans au moins deux films cultes du même genre dont on taira le titre pour ne pas gâcher la surprise), un rythme languissant et des séquences qui deviennent vite répétitives, « The Eternal Daughter » peine à convaincre et on est à deux doigts de l’ennui. Le côté plus psychologique tout comme le traitement de la mémoire, du deuil, du souvenir et de l’héritage ne s’avèrent pas très clairs et encore moins disposés à être étalé sur tout un long-métrage. On est donc face à un objet plus ou moins conceptuel qui ressemble plus une relique poussiéreuse et sibylline qu’à un hommage à un type de film presque moribond auquel on aurait ajouté du coffre par son versant psychologique. Raté !
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