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Isolation et damnation.
Ce type de film de genre est devenu de plus en plus rare. De ceux qui s’inscrivent dans la véritable tradition d’un fantastique pur et dur, presque à l’ancienne sans pour autant être désuet. Un peu comme celui du fantastique littéraire à la Edgar Allan Poe ou comme celui d’un certain cinéma espagnol florissant au début des années 2000. Du cinéma fantastique, tendance gothique, où on ne sait jamais vraiment si l’étrange est réellement surnaturel ou si le surnaturel se marie à l’étrange. Et le fait que « The Damned » se situe au XIXème siècle ajoute à ce sentiment d’un style fantastique révolu ou devenu très rare. C’est donc un film de genre loin des canons du genre actuels justement, mais dont l’ambiance et le rythme rappellent parfois un peu l’elevated horror devenue à la mode depuis une demi-douzaine d’années, du style « The Witch » pour prendre une œuvre qui se situe également dans le passé.
La mise en place est vraiment prometteuse et nous plonge dans un contexte spatio-temporel peu commun et qui donne beaucoup de cachet et d’originalité à « The Damned ». En effet, l’histoire se situe au milieu des années 1800 sur une île inhospitalière qui pourrait être aussi bien une petite île écossaise, norvégienne ou même l’Islande au sein d’une petite station de pêche. Le script fait le choix de rester évasif à ce sujet sans raison particulière. Mais voilà un cadre inusité constitué de paysages glacés à couper le souffle qui permettent au film de nous gratifier d’une magnifique cinématographie ainsi que de pouvoir contempler des décors naturels fabuleux et désolés. Et le réalisateur Thordur Palsson n’a pas son pareil pour les magnifier. On peut donc dire que le mise en scène et tout ce qui constitue l’aspect formel est de toute beauté, bien aidé par la situation géographique et temporelle de cette histoire de malédiction, de croyances et de folie due à l’isolement.
Si les débuts sont donc intrigants et prometteurs, le milieu du film n’est peut-être pas toujours à la hauteur. Il y a certes quelques petits moments de flottements et quelques jump scares un peu faciles. Aussi, la manière dont est amenée la peur et les croyances occultes du cru est parfois un peu attendue et facile mais le rebondissement final totalement inattendu vient remettre tout le film en perspective de belle manière et assoit ainsi son côté peu commun et finalement précieux. En outre, Palsson nous gratifie de quelques séquences sacrément fortes qui impactent l’œil comme l’ouverture du ventre d’un cadavre bien écœurante ou le jeu sur les ombres dans la neige. « The Damned », en tant que drame fantastique, est un rare petit spécimen de cinéma de genre. Un petit film qui ne révolutionne rien, mais imprègne la rétine d’autant plus que les acteur sont tous impeccables et investis. Une belle surprise.
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