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Ruse de guerre.
Guy Ritchie change radicalement de registre et nous convie à un film de guerre classique et sérieux. Lui pourtant qui était davantage connu comme un réalisateur dont la filmographie, peu importe le genre, ne comptait que des longs-métrages légers et funs qu’ils soient dans le cadre de son genre de prédilection, le polar, que dans le blockbuster hollywoodien. Dans la première catégorie on retrouve les excellents « Snatch » ou « The Gentlemen » tandis que dans la seconde on a le triste « Aladdin » ou la saga plus réussie « Sherlock Holmes ». Pourtant, il y a trois ans, il nous avait proposé tout de même un film sérieux avec le remake du thriller français « Le Convoyeur » rebaptisé « Un homme en colère ». Un film d’action plutôt bon qui annonçait un tournant alors que ce « The Covenant » semble confirmer ce virage plus sérieux. Il nous invite ici à un film de guerre aussi moderne qu’académique au sein duquel il met son savoir-faire de réalisateur de films bourrins en action de la meilleure des façons.
La facture générale de son film reste plutôt classique donc sauf que son film de guerre cache en fait trois films en un. Au-delà de son genre principal (et martial) qui constituent sa trame et son contexte général, « The Covenant » est avant tout un survival dans sa première partie, suivi d’un film de sauvetage dans la seconde et ces deux sous-genres s’immiscent parfaitement dans l’œuvre militaire initiale. On pourra reprocher au script un début un peu longuet dans lequel les enjeux sont un peu longs à se mettre en place. Mais, une fois le premier assaut/piège refermé sur les héros du film, on ne lâche plus. La tension est permanente et Ritchie nous parle en filigrane d’un sujet peu commun et ignoré du grand public : celui de ces traducteurs autochtones qui aidaient les soldats américains durant le conflit afghan et en attente du visa promis qu’on leur a promis en échange de leur aide. Un contexte pertinent et instructif qui dénonce un peu plus les dérives belliqueuses de l’Oncle Sam.
On peut souligner aussi l’excellente bande sonore de Christopher Benstead qui illustre le film. Faites de cordes puissantes, elle fait vaguement penser à l’excellente bande originale de « Requiem for a dream » et colle parfaitement au film rendant les enjeux encore plus puissants et amples. La caméra de Ritchie sait bien filmer l’action et les plans de coupe sur le désert ajoutent une densité prégnante à l’ensemble. Peut-être un peu long, il n’en demeure pas moins que les notions de dette et d’honneur sont ici parfaitement retranscrites et permettent à « The Covenant » de détenir toute sa puissance dramatique et émotionnelle. Le final, bourrin et impressionnant, répond parfaitement à l’assaut initial et conclut un bon film de guerre qui se différencie du tout-venant par son dynamisme passé l’entame, les chemins de traverse qu’il prend, ses dilemmes moraux et son sujet de fond.
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