Rédiger une critique
Vous devez être connecté pour pouvoir rédiger une critique.
Critique The Cove
On assiste ici à un documentaire qui ne fait pas comme les derniers que nous avions l’habitude de nous présenter, à savoir une déclaration d’amour à la mère nature, ici, on parle d’un sujet grave (ce qui ne veut pas dire que le réchauffement climatique ne le soit pas) sur l’extermination d’une espèce qui fait des ravages chaque année. Tout d’abord, bien que l’on soit gaver au bout d’un moment des tics de mise en scène qui sont présents assez souvent (ralentis sur les dauphins dans les vagues, musique utilisé parfois un peu trop souvent…) le réalisateur Louie Psihoyos fait donc une réalisation assez simple, ayant compris que cela ne valait pas le coup de sortir trop de moyen, rendant son message moins crédible, tandis qu’ici, bien qu’il utilise des caméras derniers cris (thermiques, cachées…) la démarche et l’utilisation de celles-ci de façon ingénue s’effacent derrière le sujet, de plus tout au long du sujet, ils jonglent intelligemment entre les différents types de genres, passant du simple documentaire au film d’espion, se permettant même un hommage (certes minime mais assumée) à Ocean’s Eleven. Le film en terme de réalisation a beau être assez sobre et simpliste, la réflexion cinématographique est bien présente, notamment lorsque qu’ils mettent en place un plan pour essayer de capturer des plans de la zone interdite. Le commando fait alors appel à un pro maquettiste du 7eme art qui a bossé sur Bruce tout puissant, pour camoufler des caméras dans de faux rochers fabriqués pour l’occasion, élément qui tient aussi le public en haleine, qui se demande si l’équipe va arriver à soutirer des images, ils gardent ainsi l’intérêt du public qui est habitué à être passif devant ce type de documentaire, prouvant ainsi qu’il n’est pas indispensable de rendre la réalité plus belle que ce qu’il n’y parait. Mais le problème est que le réalisateur qui a monté cette troupe de choc pour documenter de façon crédible ce bain de sang (le massacre des dauphins) à la sauce Besson malheureusement. L’action du réalisateur et de Richard O’Barry (ancien dompteur de dauphin pour la série flipper) serait plus dans la dénonciation que dans l’action à proprement parler, Richard O’Barry à d’ailleurs été arrêté à plusieurs reprises pour avoir mené des actions pour la libération des dauphins.
Le film reste cependant pas une surprise pour le spectateur, on sait pertinemment que le Japon est une nation baleinière avec une production de poissons (tout comme la viande) excédentaire et source de comportements d’une forte barbarie et la pêche aux dauphins ne fait donc pas exception, semblant prendre cette nouvelle comme un secret de polichinelle, le réalisateur choisit au lieu de prendre un stylistique réfléchie, une réalisation allant plus vers la touche Besson, à savoir dans le sensationnelle et le tape à l’œil, il aurait peut être été plus intéressant de s’intéresser un peu plus sur la communauté de pêcheurs, passablement hostiles à tout dialogues et qui n’aime pas que l’on vienne l’embêter, passablement reclus, misant un peu comme le terrifiant documentaire français, le sang des bêtes, The Cove mise plus sur l’écœurement, le pathos au détriment de l’émotion. Mais Richard O’Barry est comme une balise pour le spectateur, dresseur pour une série à succès, il a contribué a transformé cette espèce en peluche et a même capturé les 6 dauphins nécessaires au tournage et basculera dans le bon côté lorsqu’il verra un des dauphins se suicider (les dauphins peuvent se donner la mort en décidant de ne plus respirer) devant ses yeux, on est bouleversé par les propos qu’il a envers cette ancienne époque, on comprend que le réalisateur ne cherche pas à tomber dans le mélo mais que le combat qu’il mène devient une intrigue rédemptrice avec en plus la réalité.
Le film fait le bon choix de ne pas tomber dans les pièges du genre, en ne condamnant pas le Japon par exemple de façon aveugle, préférant souligner le problème auprès de la population qui ne sait pas grand-chose de cette réalité étouffée par les politiques véreux et les médias. Bref on n’a pas d’autres choix que de trouver par nous-mêmes des solutions, comme ces employés de bureau qui n’hésitent pas de raconter face caméra ce qu’ils savent, pas de longs discours donc sur le dépassement de soi ou d’arrêt sur image explicatif, bref le film ne fini pas sur une phrase particulière tirée d’un livre, sur un happy-end utopique mais juste sur une victoire proportionnellement minuscule mais humainement inoubliable.
Bref The Cove est un documentaire efficace qui présente certes de façon magistrale la beauté sous-marine mais qui dénonce aussi un problème systémique, nous faisons prendre compte conscience de la bêtise humaine.