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Contrat raté.
Révélé par le très surestimé « Le Caire confidentiel » il y a cinq ans, le cinéaste suédois d’origine égyptienne, Tarek Saleh réalise son premier film hollywoodien et ce n’est guère mieux. Il enrôle Chris Pine pour cette production Prime Vidéo qui sort en même temps sur la plateforme que l’excellent thriller « Le Couteau par la lame » où Pine officiait déjà. Et il va sans dire que ce dernier est en tous points supérieur à ce thriller d’action prévisible, trivial et monotone. En fait, « The Contractor » est tout son contraire : sans aucune once d’originalité, extrêmement codifié et parfaitement interchangeable avec une myriade d’autres productions de ce type. De plus, l’acteur semble totalement perdu et absent dans certaines séquences. Quant aux seconds rôles, ils n’ont aucune réelle aspérité et manque de développements. Dans le rayon film musclé et divertissant du dimanche soir, cette presque série B se contente du minimum syndical et cela se ressent sur chaque pan de l’histoire et de la réalisation.
On y voit un militaire forcé à la retraite à qui son frère, militaire retiré également, propose un contrat pour une société de sécurité privée à Berlin. Sauf que rien ne se passe comme prévu. Le script apparaît assez opportuniste en surfant sur la vague des complots pharmaceutiques et des vaccins mais sans jamais creuser outre mesure cet aspect de manière probante et utile qui aurait pourtant pu donner du contenu et du coffre à ce scénario classique. C’est comme si d’établir le cœur de cette conspiration dans ce domaine ne servait qu’à surfer sur une vague contextuelle à la mode. Ensuite, « The Contractor » semble vouloir être le plus réaliste possible, au niveau tactique, habitudes martiales et opérations sur le terrain pour tout ce qui concerne les métiers de militaires et de paramilitaires. Il y parvient dans certains détails, il faut l’avouer. Mais c’est pour juste après se tirer une balle dans le pied avec une flopée d’invraisemblances dans les séquences d’action. Certaines n’ont parfois pas de sens entre les balles qui atteignent leur cible quand cela arrange les scénaristes ou, pire, cette incongruité notable plusieurs fois qui voit le personnage principal blessé à la jambe - et donc boiter - lors d’une séquence, pour ensuite courir comme un cabris la suivante. Pour la logique on repassera.
La première partie du long-métrage se focalise davantage sur l’aspect post-traumatique et l’abandon par la mère patrie vécu par bon nombre d’anciens militaires américains. C’est louable mais tant de films l’ont déjà fait avant de manière plus nuancée et probante que l’on n’adhère pas plus que cela. Encore un aspect du scénario mal digéré donc. Ce segment n’est guère intéressant et le début de « The Contractor » en souffre. C’est long à démarrer, on a l’impression que cela ne va nulle part et c’est plat. La seconde partie, davantage versée vers l’action et l’aspect thriller avec rebondissements réveille un peu notre attention mais tout semble déjà joué d’avance. Entre des twists vus, revus et presque attendus et des séquences musclées efficaces mais génériques, on n’est pas à la fête en tant que spectateur. Quelques séquences très violentes étonnent pour ce type de production et le face-à-face entre le héros et son frère constituent les meilleurs moments du film mais pas de là à crier au génie. En somme, un produit anecdotique tout juste regardable qui ne fera ni honneur à son réalisateur, ni à sa tête d’affiche.
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