Rédiger une critique
Vous devez être connecté pour pouvoir rédiger une critique.
Office Battle Royale.
Disons-le d’emblée : « The Belko Experiment » est une variation du film japonais culte sorti au début des années 2000, « Battle Royale ». Et il ne s’en cache pas. Le postulat est exactement le même, c’est-à-dire un groupe de personnes qui doit s’entretuer dans un lieu de manière à ce qu’il n’en reste plus qu’un. En lieu et place d’une classe d’élèves parachutée sur une île pour pallier à la violence sociale croissante, un immeuble en Colombie rempli de fonctionnaires américains au centre d’une expérience psychologique extrême. Pour l’originalité on repassera donc, tant les deux films ont un déroulé semblable. Peut-être pas un plagiat mais pas non plus un hommage, cette série B frontale et sans concession fonctionne donc sur des codes connus et réutilisés dans pas mal d’autres long-métrages de manière plus ou moins flagrante. Ici, c’est clairement un copier-coller.
Ceci mis de côté, « The Belko Experiment » est tout à fait recommandable et surtout réussi. Le réalisateur australien Greg McLean qui nous avait offert deux bonnes productions de genre (le slasher « Wolf Creek » et le film de crocodile « Solitaire ») faisait ses premiers pas à Hollywood avec cette production estampillée James Gunn (réalisateur culte de « Les Gardiens de la Galaxie » et de la nouvelle et géniale version de « The Suicide Squad »). Et il ne perd rien de ses qualités de bon faiseur. Il laisse de côté les frissons, l’angoisse et la violence sèche de ses premiers films pour une violence plus graphique et décomplexée, presque second degré parfois, fondue dans un jeu de massacre parfaitement négocié. En effet, aucun temps mort dans ce nouveau film et un plaisir de chaque instant à voir ses quidams se diviser, se confronter et s’entretuer. De plus, il est appréciable de voir que la censure a été mise de côté et que le long-métrage va au bout de ses envies gores, que ce soit dans les effusions de sang ou les mises à mort en elles-mêmes.
Les différents personnages évitent la plupart les caricatures même s’il est évident qu’un film si court avec autant de personnages ne permet pas de les fouiller plus que le strict minimum. A l’exception notable de quelques-uns. On évite tout de même le manichéisme et on a un beau panel de ce qui peut représenter la condition humaine dans une situation de crise excessive. Hormis le dénouement, les péripéties sont crédibles et les réactions des personnages semblent logiques. On ne s’énerve pas non plus du comportement des protagonistes et on adore le fait que tout le monde peut y passer, ce qui induit quelques surprises et morts inattendues. Et elles sont nombreuses. A noter que le dernier plan est tout à fait surprenant, mais pas si imprévisible que cela au final. En tout cas il conclue cette flambée de violence avec brio. Le lieu est bien optimisé et les différents défis demandés aux employés sont variés, tout comme leurs morts. En gros, c’est jubilatoire, généreux et énervé, on ne s’ennuie pas un seul instant. « The Belko Experiment » est donc un petit plaisir coupable jubilatoire et très bien exécuté malgré l’ombre tutélaire du film dont il s’inspire. A déguster sans modération si l’on est client. Un peu, comme si le film allemand « L’Expérience » avait dégénéré en petit film de genre mal élevé, intense et méchant.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.