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Entre blocs.
Un film sur Tetris, l’un des jeux vidéo les plus usité, ancien et célèbre au monde? Pourquoi pas. On a bien eu récemment un film « Barbie » qui connaît le succès que l’on sait ou un autre, « Air », sur la chaussure Nike éponyme. Ce jeu a vraisemblablement eu une gestation et surtout une commercialisation bien plus complexe qu’on n’aurait pu l’imaginer. On ne savait en effet pas que, pour avoir les droits du jeu, Nintendo (et le jeune entrepreneur et héros du film) avaient dû batailler avec les russes en pleine fin de Guerre froide. Le scénario de « Tetris » nous propose donc sur un mode pince-sans-rire de suspense léger de nous conter cette histoire. Dommage que le script n’ait pas davantage vulgariser les termes de cette négociation de droits d’auteur qui s’avère quelque peu absconse et complexe dans la manière dont ils sont présentés ici en premier lieu. Et c’est ce qui pêche, notamment dans la première partie, dans notre compréhension, et donc notre adhésion, au film.
Hormis cela, « Tetris » est un long-métrage plutôt agréable et réussi. On ne s’ennuie pas sur les deux heures que dure le film entre retournements de situation et thriller financier coulés dans une sorte de course contre la montre russo-américaine. Taron Edgerton excelle dans le rôle de ce jeune commercial ambitieux passionné par les jeux vidéo novateurs. Il alterne les séquences caustiques avec d’autres plus sérieuses avec une dextérité de jeu tout à fait admirable et impeccable. Réalisateur peu connu, le britannique Jon S. Baird orchestre ce jeu de dupes avec beaucoup d’efficacité et parvient à rendre originale par petites touches une trame somme toute déjà vue ailleurs davantage que basique. Le fait de présenter la croisade de ce jeune homme en différents niveaux comme dans un jeu vidéo ou de personnifier à chaque fois l’arrivée des personnages dans un pays par un encart similaire à celui d’un jeu des années 90 est sympathique tout comme on apprécie le rythme dynamique et enjoué.
Même si elle ne fait que s’inspirer de faits réels et qu’on sent bien qu’une part non négligeable de fiction s’invite dans le scénario pour le rendre plus palpitant, on est client de cette histoire folle. Les allers et retours incessants entre les USA, la Russie et le Japon sont assez aérés et le côté thriller en pleine Guerre froide se marie étonnement bien au côté léger que l’on sent recherché ici. Les teintes grises de la photographie contrastent avec la folie de l’histoire et on ressent bien l’urgence de la situation lors des transactions entre les différentes forces en place. « Tetris » est donc une plutôt bonne surprise et un mélange improbable entre « La Taupe » pour le côté espionnage et le récent « Blackberry » pour l’origine d’un produit. Il faut juste accepter des débuts un peu nébuleux ou trop rapides pour qu’on en saisisse parfaitement les tenants et les aboutissants.
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