Après quelques soubresauts plus ou moins convaincants, on peut dire que la saison des blockbusters 2009 est officiellement lancée, au grand soulagement de plusieurs qui pourront enfin se gaver d'explosions, de métal tordu et de bêtise humaine. Mais pour la bêtise humaine, il faudra attendre encore un peu ou se contenter de X-Men les origines : Wolverine, car Terminator Rédemption, en plus d'être un divertissement de qualité, s'avère assez surprenant côté « humanité ». Dans la relative mesure du cinéma estival, c'est un succès sur toute la ligne.
En 2018, le combattant John Connor livre une lutte sans merci aux machines au sein de la Résistance. Considéré comme un prophète par ses pairs, Connor sait qu'il doit trouver Kyle Reese afin de l'envoyer dans le passé pour qu'il protège (et éventuellement engrosse de lui-même) sa mère, Sarah Connor. Pendant ce temps, Marcus Wright, un ancien détenu qui a fait dont de son corps à la science, est recueilli par la milice humaine même s'il est mi-humain, mi-machine. Ensemble, ils vont tenter un grand coup contre Skynet.
On a déjà vu psychologie plus poussée (le coup de la « deuxième chance », franchement...), mais rarement un film d'action parvient-il à maintenir un rythme aussi effréné pendant si longtemps. La complexité du récit ne semble pas avoir gêné les artisans dans leur tentative de surprendre et d'offrir une complète immersion au spectateur qui, sans le savoir bien souvent, n'en demande pas tant. Atteingnant à certains moments une virtuosité technique absolument envoûtante, Terminator Rédemption est tout simplement palpitant du début à la fin, d'autant que les effets spéciaux sont toujours crédibles, voire « réalistes ». On a clairement voulu repousser les limites et c'est, encore une fois, un succès.
Les comédiens, en particulier Sam Worthington, qui s'avère être une fort belle surprise, sont tous grandement efficaces. Pas question de dithyrambe ici, seulement de dire que le travail qui est fait est bien fait, d'abord par Christian Bale qui se dévoue surtout de corps à la cause de l'humanité. Les comédiens qui l'entourent, s'ils ne marqueront pas les mémoires, sont tous efficaces, sans exception.
Et, par bonheur, il n'y a pas (ou peu) des habituels irritants qui gâchent complètement ces divertissements de grande valeur technique qu'on réduit, comme pour les excuser, a des « simples divertissements » : décisions douteuses des personnages, histoire d'amour bidon et deux ex machina de consensus et de pardon. Excepté pour cette finale consensuelle, Terminator Rédeption est un grand divertissement, un explosif voyage suffisamment bien joué et réalisé pour qu'on ne s'ennuie pas trop en suivant cette trame sans surprises, seul point faible du film.
Des robots, des fusillades, quelques mots d'esprit et bien des explosions, il n'y a pas mille façons de le dire clairement : c'est juste crissment bon. Un public de cinéphiles bien avisés, ce n'est pas tellement difficile à satisfaire quand les choses sont faites sérieusement. Laisser son cerveau au vestiaire, c'est un mythe, c'est une aberration. Ce sera pour une autre fois.