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Kara... OK!
En voilà une bonne petite surprise! Rien que le titre laissait présager un simple teen movie classique prenant place dans le milieu des télé-crochets, émissions éminemment populaires aujourd’hui. On pouvait s’attendre à du mielleux, du niaiseux et des considérations purement adolescentes enrobées de musique pop mais « Teen Spirit » déjoue ses préjugés et s’avère un premier film plein de qualités qui réussit à se différencier et surprendre avec maestria. Le script évite les sempiternels séquences au lycée et les clichés inhérents au monde de la musique et des compétitions pour se focaliser sur les relations entre des personnages bien écrits et différents (la mère, le mentor, …). C’est un peu le penchant plus classique et mainstream de « Vox Lux » avec Natalie Portman qui évoluait dans un milieu similaire mais perdait le spectateur par son côté opaque et nihiliste.
Le premier essai du jeune comédien Max Minghella doit beaucoup à la prestation de son actrice principale, Elle Fanning. Après « The Neon Demon » celle-ci montre encore une autre facette de son talent et se révèle très crédible aussi bien lorsqu’elle chante et danse que lors des scènes plus intimes où sa nonchalance mêlée de maturité et de détermination frappent juste. C’est d’ailleurs l’une des autres qualités de « Teen Spirit » : la justesse de ce qui se joue dans un genre souvent déconnecté de la vraie vie. Ici, on est loin du conte de fées malgré le dénouement attendu et tout semble empreint de véracité et crédible, loin des success story du genre où tout est formaté, prévisible et qui fuient la réalité pour faire rêver les midinettes. Les rapports de l’héroïne avec sa mère donnent du coffre à l’histoire mais c’est surtout la relation entre elle et Vlad, le père de substitution, qui touchent en plein cœur. D’ailleurs, la symbolique du collier montre bien que c’est leur rapport qui cimente le film et permet au personnage de Fanning de s’affranchir de l’absence du père.
La mise en scène de Minghella s’approche du parfois du clip, utilisant des filtres et un montage saccadé saupoudré de musique pop. En temps normal, on aurait vu cela comme des facéties prétentieuses destinées à se fondre dans le moule de la mode actuelle. Mais dans « Teen Spirit » le jeune cinéaste n’en abuse jamais et ces choix esthétiques sont parfaitement en accord avec le sujet. Certaines séquences sont même presque hypnotiques et envoûtantes. Même si on n’est pas fan de pop music, le final s’avère non seulement très bien mis en scène mais surtout, et contre toute attente, entraînant. Rebecca Hall apparaît également dans un court second rôle mémorable qui montre bien le fonctionnement de l’industrie musical actuelle. Court, appliqué, évoluant dans un contexte différent pour un tel sujet, bien écrit et divertissant de bout en bout, « Teen Spirit » est un bon petit moment de détente qui ne pêche que par son insignifiance mais révèle un réalisateur à suivre.
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