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Critique Driver
Tout d’abord il faut reconnaitre que Taxi Driver est un pur chef d’œuvre, devenu au fil des années un film culte qui a inspiré de nombreux cinéastes, le film demeure à ce jour un des plus cyniques et violents des films de Scorsese qui montre une Amérique hanté par les démons de la guerre du Viêt-Nam et Taxi Driver est donc une visite dans les rues d’une ville où règne cette ambiance d’enfer dont le chauffeur nous renvoie aux images un peu reluisante. Ce film a la première personne nous emprisonne dans la vision de Travis et on trouve donc un personnage qui essaye de rencontrer l’amour avec une fille de bonne famille qui aide pour la campagne politique, on retrouve aussi une prostitué mineure et une scène de vengeance assez difficile à voir. Le film n’est donc pas à mettre entre toutes les mains, mais tellement beau à voir, cela permet de découvrir deux talents qui font encore aujourd’hui parler d’eux par les films qu’ils réalisent ou dans lesquels il joue. Robert de Niro est donc tout nouveau et nous offre un personnage blessé et marqué par la guerre. Martin Scorsese nous montre déjà les thématiques qui lui sont chères et qui ne cesseront de jalonner sa filmographie, et une fois encore le réalisateur trouve sa source et son inspiration dans les basses classes sociales mais sans pour autant avoir un parti pris pour eux et donc envers son personnage.
Le réalisateur traite donc de manière frontale une certaine violence naissante dans les rues de New-York, violence ordinaire latente mais très présente dans la vie du personnage, il nous force à nous émerger (aider aussi par le fait que le film soit raconté à la première personne) dans la vie restreinte de Bickle on y trouve ainsi des références précise à l’univers du cinéaste Robert Bresson (dont le scénariste Schrader s’est dit s’en approcher, comme le régime de pain trempé dans l’eau-de-vie qui remplace la scène de tremper dans le vin afin d’éviter le cancer, ou encore les scènes de nuit qui rappellent les images du réalisateur Bresson dans «quatre nuits d’un rêveur». Martin Scorsese est considéré comme un cinéaste de renon aussi bien par ses paires que par la critique, certes on peut reprocher au réalisateur son attirance pour la violence extrême, son attirance troublante pour les personnages antipathiques et improbables et ses fascinations morbides mais Taxi Driver est devenu au fil des années un film culte et est devenu la figure de proue de cette attitude négative. Bien que le film date de plusieurs années, celui-ci demeure vingt ans après aussi puissant et plus féroce que jamais, n’ayant presque pas pris une ride dont l’épilogue énigmatique suscite encore aujourd’hui la controverse, car la survie du personnage principal laisse plus d’un spectateur perplexe, en effet pour certains il s’agit de voir juste de la violence gratuite, une attitude jugée condamnable mais d’autres analyserons cette violence comme une violence venant de l’intérieur de cet américain ordinaire, bref Taxi Driver est donc un film référence dont d’autres films polémique comme La haine, Reservoir Dogs et autres lui font références. Ce qui est bien aussi avec ce film c’est qu’il n’y a pas de héros Tracy Bickle n’en est pas un, rejeté par la femme qu’il rêve de conquérir alors qu’il est sans ami, il devient un marginal qui est de plus en plus menaçant et armé et interprété par un de Niro qui n’a jamais aussi bien joué qu’en étant filmé par Scorsese avec l’improvisation culte devant la glace ou encore la scène de danse entre Keitel et Foster. De Niro est un bloc de rancœur et d’illusions malmenées, il sillonne le film en quête d’une œuvre à accomplir… et le monde ne l’acceptera qu’au terme d’un bain de sang atroce, aidés par des acteurs secondaires remarquables comme Foster, keitel et par le travail réalisé à coté comme la photographie (la luminosité étant pas mal travaillé dans les scènes, notamment la dernière avec le bain de sang où Sorcsese a atténué la lumière pour que le sang soit moins visible et on donne aussi de voir le film sous la vision de paupières trop fatiguées mais aussi de la musique de Bernard Herrmann superbe. Le spectateur peut donc voir un magnifique film (heureusement Scorsese continue dans cette lignée depuis quelques années car des films de ce genre deviennent assez rare ou voir mauvais)
Taxi Driver ne démérite pas sa place au panthéon des meilleurs films de ces dernières décennies et reste encore aujourd’hui une peinture glaçante de son époque, on est obligé d’aimer