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Double peine.
Ce long-métrage est inspiré d’une histoire vraie mais, comme le préviennent les encarts avant le générique de fin, des éléments inventés ont été ajoutés de manière à accentuer la dramaturgie cinématographique. « Suspect numéro un » partait sous les meilleurs auspices avec son sujet, son casting et le fait que ce soit une coproduction entre le Canada et la Grande-Bretagne au budget conséquent. De plus, à la barre, on retrouve Daniel Roby qui nous avait étonné et conquis avec le suspense d’anticipation « Dans la brume » avec Romain Duris. Il avait su faire preuve d’un sacré sens du suspense et de la mise en scène sur un sujet étonnant qui voyait une famille devoir survivre dans un Paris envahi par une mystérieuse brume. Mais, contre toute attente, cette grosse production canadienne déçoit dans les grandes largeurs et on ne retrouve pas dans cette enquête mêlée de suspense et de chasse à l’homme, les qualités attendues et vues dans la précédente réalisation du cinéaste.
Il y a déjà un gros problème de temporalité non synchronisée. Les deux personnages principaux évoluent chacun de leur côté pendant tout le film et on apprend à un moment que les scènes de l’un ne se déroulent pas exactement au même moment que celles de l’autre sans que cela soit utile à quoi que ce soit. Ensuite, après plus de deux heures de long-métrage on se dit que finalement cela aurait pu faire deux films distincts tant les deux parcours et les thématiques (sous-)développées ont du mal à s’imbriquer. Ou que chacun des deux aurait pu être un second voire un troisième rôle dans l’histoire de l’autre. Un peu comme dans « Heat », toutes proportions gardées, Josh Hartnett et Antoine-Olivier Pilon (l’adolescent de « Mummy ») n’ont qu’une scène en commun et elle n’a rien de mémorable. « Suspect numéro un » s’éparpille donc sur deux histoires et, s’il ne nous perd pas, dissout fortement notre intérêt. Et Roby livre un film bien trop long avec des séquences répétitives et pas forcément utiles qui n’arrangent rien alors qu’il aurait pu et dû être plus direct et frontal de façon à gagner en nervosité, en rythme et en suspense.
De ce fait, si la première heure captive un tant soit peu, la seconde commence un peu à nous ennuyer et perd notre intérêt. On a même hâte que cela se termine puisque on sait à peu près comment cela va se conclure. Seule la scène de l’arrestation en Thaïlande nous sort de notre torpeur et s’avère réussie. Pourtant, entre le métier de journaliste d’investigation parasité par les hautes instances d’un côté et les manœuvres de la police canadienne pour masquer leur incompétence responsable de l’emprisonnement d’un innocent de l’autre, il y avait matière à offrir une œuvre passionnante. Et Dieu sait que certains cinéastes auraient rendu des copies bien plus palpitantes avec un tel matériau narratif de base. Plus étonnant vu son précédent film, Roby nous assène d’une mise en scène très désagréable à l’œil et datée. L’image est moche et la caméra tremble comme dans la saga Jason Bourne mais sans raison apparente. On croirait le film sorti des années où il se déroule… Dommage car il faisait plaisir de retrouver l’excellent Josh Hartnett sur grand écran. Ce n’est pas mauvais ni déplaisant, juste décevant et laborieux.
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Suspect numéro 1
Beaucoup aimé ce film, histoire prenante et excellents interprètes
Tout un complot!
Depuis la pandémie Covid-19, c'est sans doute la première véritable nouveauté que je pouvais voir dans une salle de cinéma. Ça faisait du bien! J'avais l'impression que ça faisait déjà des années que je n'avais pas vu de film au cinéma. Bref quoi dire sur Suspect Numéro Un. Ou dans son titre en anglais, Target Number One. Ou encore dans son titre anglais des États-Unis, Most Wanted.
Avant tout de chose, il faut savoir que le film s'inspire de fait réel qui se sont déroulés en 1989 notamment en Colombie-Britannique, en Thaïlande et à Montréal. Quand un jeune homme de 27 ans, qui consomme un peu trop de drogue, se fait injustement emprisonné dans une prison en Thaïlande, un journaliste va tenter de dévoiler la vérité sur cet emprisonnement dans un autre pays.
Durant le film, on suit trois personnages. Pour commencer, nous avons le jeune Daniel Léger (joué par l'acteur québécois Antoine Olivier Pilon notamment connu pour le film Mommy de Xavier Dolan). Il joue parfaitement bien le jeune homme un peu naïf, mais qui sait se montrer manipulateur et menteur. Pour la vraie histoire, Daniel Léger est un nom fictif pour le film et le parcours de ce personnage retrace l'histoire d'Alain Olivier. On suit également un agent fédéral du Canada (joué par l'excellent Stephen McHattie). Le rôle d'agent qui se fait vieux et qui fait les procédures un peu trop vite lui va comme un gant notamment lorsqu'il doit se faire passer pour un tueur. Finalement, on suit le parcours du journaliste Victor Malarek (incarné par l'américain Josh Hartnett), qui le joue avec une grande justesse et fait la force du casting avec Pilon. Pour l’anecdote, Victor Malarek existe réellement contrairement à Daniel Léger.
Bon, et le film alors ? Le film est écrit et réalisé par Daniel Roby (Funkytown et Louis Cyr). La mise en scène se veut très réaliste. Tourné en décor extérieur et non en studio, on le ressent amplement qu'il n'y a aucun CGI dans ce film et cela fait le plus grand bien. Pour un film avec un budget de 7 millions environ avec un tel budget, avec une telle histoire à raconter et de tel lieu, ce n'est pas vraiment pas énorme et la production a su très bien se débrouiller de ce côté-là. La réalisation est très nerveuse et très tremblante. Elle n'est pratiquement jamais stable comme si on voulait nous tenir en haleine ou pour essayer de faire comme si nous étions là. Au début du métrage, ça m'étourdissait un peu pour être honnête. Il y a quelques plans séquences, mais à l'exception de cela, il n'y a pas vraiment de réel d'idée de mise en scène. Durant le peu de scène d'action, c'est très cut et on passe d'une image à une autre très rapidement. Ce n'est pas un style de montage/réalisation que j’affectionne énormément.
Vous croyez tomber sur un film d'action ? Vous vous trompez. C'est un film dramatique sur une enquête, une très longue enquête. Une enquête qui se veut réaliste avec les agents fédéraux qui sont prêts à faire tomber le premier venu pour trafique de drogue. C'est un film qui nous fait réfléchir un tout petit peu, mais oui, le rythme est assez lent. Le film dure un peu plus de 2 heures et je me suis un peu ennuyé. Malgré ça, la photographie était belle, les acteurs étaient très bons, les personnages étaient attachants, l'histoire était vraiment très intéressante, mais il manquait de rythme. Sans doute parce que c'est un film qui se veut trop réaliste.
C'est un film à voir au moins une fois surtout lorsqu'on veut découvrir cette histoire et voir comment des agents fédéraux sont prêts à utiliser leurs pouvoirs pour tromper le public et laisser la vérité cachée. Je crois qu'encore aujourd'hui, Alain Olivier (le véritable Daniel Léger) est en cours judiciaire pour avoir de l'argent avec tout ce qu'il a pu subir.
Ma critique plus complète: https://youtu.be/5Xsu0D0ovjU
Bravo
Très bon film. Est-ce que mon jugement se laisse emporter par une 1ère sortie au cinéma? Peut être mais dans l’ensemble très bon jeu d’acteur histoire qui tient à en haleine jusqu’à la dernière minute. Le son (doublage) me fessait un peu cricher des dents, juste moi ? A voir au cinéma