On ne vous apprendra rien en vous disant que Sur la piste du Marsupilami s'adresse à un public familial (ceux pour qui ce serait une surprise sont invités à s'inscrire au cours de rattrapage qui sera offert à la session d'été 2013). Ceci étant dit, cela n'excuse pas un certain laxisme du scénario au niveau des dialogues et des personnages - et même dans l'humour, considérant ce qu'Alain Chabat a déjà prouvé qu'il savait faire avec ses comédies Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre et RRRrrr!!! - qui rend l'expérience interminable. Les couleurs, l'énergie et la bonne volonté sont apparentes, mais cela ne suffit pas à dynamiser le récit, qui souffre grandement d'être en quelque sorte l'introduction à un personnage qui a son propre univers.
C'est donc avec grande difficulté que le réalisateur et scénariste parvient à créer la Palombie, ce pays fictif d'Amérique du Sud sous l'emprise d'un dictateur (grand amateur d'une certaine chanteuse québécoise) et ses forêts luxuriantes peuplées par le Marsupilami, mammifère jaune tacheté muni d'une longue queue lui servant à la fois de ressort et d'arme de défense. Et c'est sans trop convaincre non plus qu'il met en place une histoire aussi complexe qu'inintéressante de sérum de jeunesse et de botaniste aux idées de grandeur. On finit par se demander : mais où est ce fameux Marsu?
Tout ça ne serait pas si grave si l'énergie du Marsupilami se transmettait au film en entier. Mais ce film n'est pas son histoire, c'est en quelque sorte sa lettre de présentation, une introduction qui aurait dû être bien plus courte pour être efficace. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les meilleurs moments du film se retrouvent à la toute fin, alors qu'on a enfin cerné l'ambiance et le contexte. La scène finale est assez réjouissante et sans doute le meilleur moment du film.
Au niveau de l'humour, même si Chabat et son complice Jamel Debbouze sont deux humoristes très habiles et qu'ils livrent très bien la majorité des blagues, on ne trouve jamais une unité de ton qui lierait le tout malgré un humour tirant dans tous les sens. Pourtant, Chabat avait réussi ce tour de force avec Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, mais pas cette fois. Quelques moments particulièrement loufoques risquent cependant de plaire aux enfants, qui s'émerveilleront peut-être aussi de découvrir toute la petite famille Marsupilami...
En plus de ces deux acteurs principaux, la distribution s'avère aussi expérimentée et dédiée, et certainement pas responsable de cet échec. En fait, toute la distribution semble bien s'amuser; c'est au moins ça et on est très content pour eux. Mais cela ne suffit pas à rendre ce Marsupilami aussi attachant qu'il est mignon.