Super 8 est, sans contredit, le film estival de prédilection: de nombreux effets spéciaux de qualité, une intrigue soutenue et pertinente ainsi que des performances d'acteurs remarquables. J.J. Abrams nous a habitué à une certaine excentricité et à une singularité qui l'inscrivent parmi les plus grands réalisateurs et ce, sans qu'il ait recours à la mièvrerie des productions hollywoodiennes conventionnelles. L'engagement informel - celui de conserver cette compétence et cette finesse qui lui sont caractérisques - qu'il a établi avec les cinéphiles est risqué, audacieux, dans le cas d'une sortie estivale, et pourtant, Abrams le respecte avec une aisance qui rendra immanquablement des cinéastes rouges de jalousie.
Dès les premières minutes, J.J. Abrams établit ce sentiment d'étrangeté bien à lui, ce mystère caractéristique qui éveille inévitablement la curiosité du spectateur. Un jeune homme est assis sur une balançoire dans la cour déserte d'une résidence remplie de gens vêtus de noir semblant commémorer la mort de celle que l'on comprend être sa mère; une situation qui pourrait, bien que triste, nous apparaître banale, sans véritable intérêt (personne n'explose ou ne se transforme en bête sanguinaire), mais, grâce à la magie du créateur de Lost, qui nous livre l'information au compte-goutte, la scène devient une brillante entrée en matière pour un film baigné de secrets. Jusqu'à sa toute fin, le récit fascine, hypnotise. Le réalisateur réussit à nous tenir en haleine et même, à un certain moment, à nous convaincre de la plausibilité de cette histoire fantastique. Il parvient à créer un sentiment d'anxiété, une angoisse palpable, une appréhension que l'on partage avec les différents personnages.
L'humour prend également une place de choix au sein du récit: il était essentiel pour éviter une trop grande sévérité et permettre aux spectateurs de s'attacher aux jeunes protagonistes. La passion pour les explosifs de l'un, l'embonpoint de l'autre et l'affolement incontrôlable d'un troisième entraînent inévitablement des situations loufoques et engendrent les rires (parfois jaunes, parfois sincères) de l'assistance. La qualité des effets spéciaux est aussi une modalité importante que le public n'excuse plus - trop habitué à l'excellence - et évidemment, le contrat informel est rempli et le résultat est impeccable. L'accident de train est découpé et structuré intelligemment, tout comme les images du village en feu qui fait miroiter une fresque post-apocalyptique. Même la créature extraterrestre (et ce même si je déplore l'obsession de Spielberg pour les êtres venus de l'espace) s'avère opérante.
On ne peut ignorer le travail des acteurs lorsqu'on parle du succès de Super 8. Elle Fanning est stupéfiante dans le rôle d'une jeune fille solitaire abandonnée par sa mère et bafouée par son père. Le comédien Joel Courtney, qui en est à sa première expérience au grand écran (quand tu commences ta carrière épaulée par J.J. Abrams et Steven Spielberg, le triomphe est prémédité), nous livre une performance marquée de nuances et d'authenticité. On s'attache irrémédiablement à son personnage et s'inquiète même, à certains moments, pour sa survie.
J.J. Abrams parvient encore à nous surprendre avec une oeuvre que l'on peut aisément placer dans la catégorie « divertissement », mais - au contraire de bien des blockbusters estivaux - auquel on peut apposer le qualificatif « intelligent ». Reste à savoir si l'intelligence et la pertinence sont des données payantes ou simplement louables.
Jusqu'à sa toute fin, le récit fascine, hypnotise. Le réalisateur réussit à nous tenir en haleine et même, à un certain moment, à nous convaincre de la plausibilité de cette histoire fantastique. Il parvient à créer un sentiment d'anxiété, une angoisse palpable, une appréhension que l'on partage avec les différents personnages.
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