Au-delà de leur succès au box-office, les deux premiers films de la franchise Spider-Man avaient une qualité bien spéciale : un certain souci de réalisme. Difficile à croire quand on voit Spider-Man voler d'une gratte-ciel à l'autre et combattre des méchants à quatre bras mécaniques ou provenant de l'espace. Quand même, les deux premiers films montraient par petites doses le quotidien de Peter Parker lorsqu'il n'est pas ce super-héros tant aimé par les habitants de la ville de New York; ses problèmes amoureux et financiers, et c'est justement là qu'ils marquaient des points. Rafraîchissant, enlevant, le mélange était souvent très efficace. Spider-Man 3 est fait exactement dans le même moule, mais en plus gros : plus d'effets spéciaux, plus de méchants et plus de confusion. Si Peter Parker n'est plus l'ombre de lui-même, son film n'a rien perdu de ce qui faisait les bons coups de ses prédécesseurs.
Une bien malchanceuse Kirsten Dunst retrouve Tobey Maguire et son toupet maléfique dans ce nouveau film qui est encore une fois réalisé par Sam Raimi, cinéaste sorti tout droit de la série B qui multiplie encore une fois les références. De quoi rassurer tous les fans, qui retrouveront aisément leurs repères et qui risquent d'être pleinement satisfaits de cette aventure qui leur en offre toujours plus, d'effets spéciaux et d'action. C'est l'été, on n'y échappe pas.
Reste qu'après un deuxième volet grandiloquent et abruti - il faut voir ces personnages se parler à eux-mêmes à haute voix! - Spider-Man 3, malgré de nombreuses imprudences, est un divertissement efficace qui fonctionne lorsqu'il ne se prend pas trop au sérieux. Les tendances emo de Peter Parker font bien rire, ses problèmes financiers et le célèbre éditeur du Daily Bugle aussi; sauf que la surdramatisation multiplie les revirements incohérents, la finale larmoyante ennuie rapidement et on a tôt fait de s'ennuyer avec l'histoire d'amour mièvre entre Mary-Jane et Peter... Ne reste que les effets spéciaux pour impressionner. Ce qu'ils parviennent à faire grâce à une précision exemplaire et une audace rare; les transformations des différents personnages en leur alter ego sont souvent impressionnantes et risquent de devenir des pièces d'anthologie.
Pour être un véritable film de super-héros efficace, il manque à Spider-Man 3 des méchants dignes de ce nom. Sandman est un criminel raté qui a des émotions et des justifications pour ses délits - sauver sa petite fille, quelle abnégation! - et est vite redondant. On se débarrasse du Goblin très rapidement, et le double maléfique tout habillé de noir de Spider-Man est lui aussi rapidement mis de côté. Venom est trop peu présent dans sa forme ultime pour vraiment impressionner. Reste Parker et ses petites folies jazzées; amusantes mais pas toujours pertinentes. C'est pourtant là, quand le film ne se prend pas au sérieux, qu'il fonctionne le mieux.
Dernier volet de la trilogie? Spider-Man a encore un univers très riche à exploiter, mais il sera évidemment toujours plus confus. De vieilles rancunes et de vieux personnages devront faire leur apparition, et on devra à nouveau tordre leur récit pour leur donner une motivation comme on l'a fait avec Sandman. Dans cette optique, et particulièrement si Raimi ou Maguire remettent en doute leur participation à un quatrième volet, il vaudrait mieux s'abstenir. Évidemment, ce sont les chiffres qui parleront, et pas besoin d'être devin pour savoir ce qui attend Spider-Man 3.
Spider-Man 3, malgré de nombreuses imprudences, est un divertissement efficace qui fonctionne lorsqu'il ne se prend pas trop au sérieux. Les tendances emo de Peter Parker font bien rire, ses problèmes financiers et le célèbre éditeur du Daily Bugle aussi; sauf que la surdramatisation multiplie les revirements incohérents, la finale larmoyante ennuie rapidement et on a tôt fait de s'ennuyer avec l'histoire d'amour mièvre entre Mary-Jane et Peter... Ne reste que les effets spéciaux pour impresionner.