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Somnifère de l'espace avec un peu de grâce.
On avait envie de l’aimer ce film de science-fiction intimiste et minimaliste au pitch singulier. Il était plutôt intrigant de voir Adam Sandler, dans un rôle qui se range dans la catégorie de ses films sérieux, en astronaute à la découverte d’un immense nuage rose près de Jupiter et qui va rencontrer une créature arachnoïde extraterrestre pacifique lui permettant une introspection personnelle, notamment sur sa relation de couple avec Lenka jouée par Carey Mulligan. Adapté d’un roman tchèque paru en 2017, « Spaceman » est le premier film de Johan Renck, réalisateur de séries reconnues comme l’illustre « Tchernobyl » ou encore l’interminable « The Walking Dead ». Et on peut dire qu’avec un budget qu’on suppose limité, le film entrant clairement dans la case film d’auteur et non celle d’un blockbuster de science-fiction à grand spectacle comme on aurait pu le croire, il nous livre un long-métrage aux images soignées et parfois même sublimes (celles dans l’espace à la fin) avec des effets spéciaux de toute beauté que ce soit pour lesdites séquences ou pour la confection d’Hanūs, cette créature d’abord effrayante puis étonnamment attachante et touchante. En revanche, il ne parvient pas à éviter quelques maladresses comme lors de flashbacks faits de flous et d’images mouvantes ridicules et bien trop systématiques. On ne peut en revanche et encore une fois que saluer la très belle partition musicale de Max Richter, auteur de l’inoubliable accompagnement musical de la toute aussi inoubliable série « The Leftovers ». Elle participe à rendre hypnotique les quelques scènes réussies et déchirantes de la fin par exemple.
Cependant, il faut bien avouer que « Spaceman » n’est pas un film facile et qu’il va en laisser beaucoup sur le bas-côté. Lent sans être vraiment contemplatif, neurasthénique et souvent ennuyeux, il faut vraiment persévérer pour commencer à adhérer notamment dans la seconde partie lorsque les liens entre le mari et sa femme se dévoilent plus et que la complicité et l’amitié entre cet astronaute et cette improbable créature se fait jour. De la même manière, il faut s’enlever de la tête que ce long-métrage est un film de science-fiction. Ce genre n’est que l’habillage peu usité d’une grande histoire d’amour et de regrets ainsi qu’une réflexion sur la place de l’homme dans l’univers et la vie en général. Parfois maladroite et avec des dialogues souvent trop écrits ou livrant des banalités un peu clichées, elle n’en demeure pas moins parfois pleine de sens. Adam Sandler offre un jeu sobre et pertinent prouvant qu’il peut être un bon acteur sans pour autant être renversant ici. Carey Mulligan est à son aise mais n’a pas beaucoup à jouer. Au final, ce n’est pas le purgatoire ou un film véritablement raté mais il s’avère un peu prétentieux sur certains aspects et pas aussi hypnotique et réussi qu’attendu. Et ce contexte temporel flou tout comme le fait de situer le film - comme dans le livre - dans un Prague vintage donne un aspect visuel étrange et singulier comme l’est ce film qui aura l’effet d’un somnifère pour beaucoup et qui pourra provoquer un sommeil du genre stellaire empli de quelques moments de grâce.
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Pourquoi une araignée?
L'araignée semble incongrue dans cette histoire et le jeu de Adam Sandler peu convaincant. Belle interprétation de Carrey Mulligan. Tout de même de jolies scènes de l'espace pour un sujet mal développé sur les relations intimes.