Ce n'est pas pour rien que le Joker est l'un des anti-héros les plus craints de l'univers de DC comics : un large sourire a quelque chose de vraiment terrifiant. Parker Finn a décidé d'exploiter ce filon pour son premier long métrage, et le résultat est aussi effrayant qu'espéré.
Dans Smile, on suit Rose Cotter, une médecin qui voit une jeune femme se trancher la gorge sous ses yeux, après avoir été admise à l'urgence psychiatrique. Avant de s'enlever la vie avec un grand sourire aux lèvres, elle lui raconte être torturée par un démon depuis qu'elle-même a assisté au suicide de son professeur. Quelques heures plus tard, Rose commence à avoir des hallucinations et se rappelle les paroles de sa patiente. Elle cherchera à comprendre quel est cet esprit malveillant qui tourmente ses victimes avant de les inciter à commettre l'irréparable. Arrivera-t-elle à comprendre avant qu'il soit trop tard?
Dès les premières minutes, Parker Finn établit une ambiance oppressante, qui nous rive à notre siège. Il ne révolutionne pas le genre - il respecte les codes du film d'horreur de façon académique - mais offre aux fans de ce type de cinéma exactement ce qu'ils désirent. On sursaute, on frissonne; on est rebuté par certaines images et intrigués par d'autres.
Son scénario s'élève légèrement au-dessus du classique film de peur. Ce monstre qui tourmente ses victimes s'avère une métaphore assez habile de la schizophrénie, du délire psychotique ou, tout simplement, de la maladie mentale. Dommage qu'à la fin, le démon devienne beaucoup trop concret. Il était bien plus effrayant lorsqu'il prenait l'apparence d'humains souriants que sous la forme d'un Satan désarticulé de huit pieds.
Sosie Bacon, qui incarne la protagoniste, s'avère d'une grande justesse tout au long du film, qu'elle tient sur ses épaules. L'actrice est suffisamment charismatique pour qu'on s'attache à son personnage et s'inquiète pour elle.
Il n'y a rien de bien neuf dans l'oeuvre de Finn, mais son exécution est plutôt irréprochable. Ceux qui aiment se faire une bonne frousse à l'approche de l'Halloween ne risquent pas d'être déçus par Smile. Le long métrage laisse sur nos avant-bras une chair de poule que même la musique ludique du générique ne peut faire disparaître. On transporte l'épouvante de Smile avec nous hors de la salle de cinéma, preuve de sa réussite.