Soul Kitchen

Soul Kitchen se révèle être une oeuvre intelligente et pertinente, dont le scénario, malgré certaines faiblesses et revirements prévisibles, maintient le cap sur la bonne humeur. Certaines envolées absurdes manquent de convaincre et le maillon sentimental reste faible tout du long, mais le savant traitement mi «trash» mi soigné, ainsi que la distribution enthousiaste, rachètent en bonne partie ces défauts.

Teintée d'humour bon enfant et de plaisanteries parfois éculées, cette lutte des classes tournée en comédie pourrait paraître dérisoire. Il s'y dessine pourtant en filigrane la vraie crise culturelle et identitaire de la génération X qui, depuis la chute du mur, doit prendre son parti entre cynisme vénal et donquichottisme modeste.

Autant De l'autre côté, chassé-croisé entre l'Allemagne et la Turquie, était un film intelligent, parfaitement dosé et d'une grande subtilité, autant Soul Kitchen est une comédie à numéros bébête et conventionnelle, burlesque et plaquée.

Dans Soul Kitchen, Fatih Akin ébauche, sous forme de comédie légère, une réflexion intéressante sur le sort des marginaux et des artistes dans les grandes villes.