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French bizarrerie
Comme il fait plaisir de revoir la grande Michelle Pfeiffer dans un rôle de premier plan. Elle avait disparu des écrans pendant près d’une décennie et elle commençait à revenir sporadiquement dans des seconds rôles de luxe comme dans l’horrible « Mother » d’Arronofsky ou « Dark Shadows » de Tim Burton. Ici c’est un véritable festival de cette actrice de talent dans un petit film d’auteur indépendant qui lui est tout entier dédié. Un véhicule parfait pour faire son grand retour ? Oui et non. Oui d’un côté parce que la comédienne y est en tous points parfaite dans le rôle de cette bourgeoise oisive et hautaine. Elle n’en fait pas trop, elle y resplendit et nous réserve quelques bons moments de jeu, jubilatoires et réjouissants. Et non de l’autre côté tant « French Exit » s’annonçait bien mais s’avère au final trop bizarre et inabouti pour convaincre pleinement.
Le long-métrage débute plutôt bien, la première partie manie l’ironie sur la condition des bourgeois new-yorkais avec délice et on sent que l’on va voir un film d’auteur peu commun. Une fois arrivé en France, cela continue à être plaisant de manière moins systématique et puis, plus on tend vers la fin, plus notre intérêt s’amenuise pour presque laisser place à l’ennui dans un dernier tiers bordélique qui se traîne en longueur. Le problème de « French Exit », même s’il est tiré d’un roman, est qu’il n’y a pas vraiment d’histoire ou plutôt de fil narratif conducteur. Ce qui a pour effet de rendre certains passages vides lorsque les dialogues ou que les situations originales et décalées ne nous touchent pas. Ni véritable comédie, ni drame non plus, on est davantage dans une sorte de chronique existentielle à la morale pas toujours claire et qui part parfois dans tous les sens.
C’est ce qui fait la singularité du film mais aussi son talon d’Achille. Si certaines digressions iconoclastes sont amusantes comme le personnage de madame Reinhardt ou le fait que tous les personnages rencontrés se retrouvent dans le même appartement sans aucune logique, d’autres semblent plus tirées par les cheveux et se révèlent être des ruptures de ton mal négociées. L’apparition du fantastique avec la réincarnation du mari en chat et la séance de spiritisme sont, à ce titre, éloquentes. On aime ou on n’aime pas mais cela dénote fortement. Les qualités de « French Exit » se retrouvent dans les petits détails mais, en sortant de la salle, on se demande quelles étaient les intentions du réalisateur. Reste quelques scènes croustillantes et un show Pfeiffer sympathique au point d’éclipser tous ses partenaires et notamment Lucas Hedges, complètement effacé. A réserver aux fans d’étrangetés auteuristes mais c’est loin d’être pleinement convaincant.
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French exit
J'ai aimé le scénario et le jeu des acteurs. Particulièrement celui de Michelle Pfeiffer.