Dave Franco nous propose avec son épouse Alison Brie la comédie romantique Somebody I Used to Know, qui tourne une fois de plus autour d'une femme vivant une crise professionnelle qui retourne dans son patelin et tombe « par hasard » sur une ancienne flamme.
La femme en question, c'est Ally (Brie), une productrice de téléréalité dont l'émission de cuisine vient tout juste d'être annulée. L'ancienne flamme, c'est Sean (Jay Ellis), qui aperçoit Ally dans un bar et passe ensuite la soirée à faire les quatre cents coups avec cette dernière comme dans le bon vieux temps.
Évidemment, cette soirée amène Ally à remettre en question ses choix de vie. Sa carrière ayant pris une tournure tout sauf idéale, celle-ci décide de tenter sa chance et de reconquérir Sean. Le problème, c'est que Sean doit se marier dans quelques jours avec Cassidy (Kiersey Clemons).
Bref, vous connaissez déjà la chanson.
L'approche plus concrète et modeste de Dave Franco, jumelée aux goûts et aux sensibilités d'un plus jeune public, permet au film de donner la fausse impression de faire beaucoup plus que ce qu'il accomplit réellement.
À force de vouloir s'éloigner de certaines conventions, Somebody I Used to Know finit par en suivre d'autres tout aussi bien établies. Et le présent long métrage progresse de séquence en séquence sans trop s'aventurer en dehors des sentiers battus sur le plan narratif.
Là où Franco et Brie tentent principalement de tirer leur épingle du jeu, c'est dans la façon dont ils abordent ce retour au bercail, et les questionnements venant inévitablement avec ce type de voyage prenant des airs de passage obligé.
Le duo sait pertinemment qu'il compose avec l'une des prémisses les plus éculées du genre.
Il est d'ailleurs clair que la situation aurait été tout autre si Ally avait décidé de rendre visite à sa mère alors que tout était toujours au beau fixe dans sa vie professionnelle. Car il a fallu qu'elle sacrifie beaucoup pour atteindre ce sommet dans un premier temps.
Somebody I Used to Know s'évertue dès lors à tasser du revers de la main les revirements flirtant avec le conte de fées pour amener le personnage principal à regarder la réalité en face, et à ne pas tout considérer comme un signe du destin.
Un échec ne signifie pas forcément qu'une mauvaise décision avait été prise au départ. Et revenir en arrière - bien qu'il puisse s'agir d'un réflexe normal dans pareille situation - n'est définitivement pas la meilleure façon d'avancer (évidemment), même si l'idée peut s'avérer réconfortante sur le coup.
Si les principales motivations de Somebody I Used to Know demeurent somme toute bien pensées et articulées, l'ensemble est déployé dans un récit trop peu stimulant, où l'humour fait rarement mouche et les drames n'ont guère plus de résonance. La plupart des conflits se règlent en ce sens avant même d'avoir pu entraîner une suite d'événements moindrement significative.
Malgré de bonnes performances de la part des interprètes - notamment d'Alison Brie et de Danny Pudi, qui nous montrent qu'ils n'ont rien perdu de la chimie qu'ils avaient su développer sur le plateau de la série Community, Somebody I Used to Know demeure trop poli et prudent, et ce, aussi bien au niveau de la forme que du fond.
Nous sommes assez loin, par exemple, d'un opus comme le Young Adult de Jason Reitman, qui prenait beaucoup plus de risques avec la même idée de départ.
Somebody I Used to Know est disponible dès maintenant sur Amazon Prime Video.