L'idée d'une soirée du genre « meurtres et mystères » où les participants ne savent plus ce qui est vrai et ce qui est faux et se lancent tête première dans des situations excessivement dangereuses, croyant qu'ils sont en présence d'acteurs et de fausses armes, n'était pas bête pour construire une comédie d'action originale et délirante. Bien qu'il aurait été facile de tomber dans le cliché et le convenu, Game Night arrive à nous surprendre à plusieurs reprises.
Bien que l'humour y soit assez rudimentaire, il réussit quand même à éviter la plupart des poncifs du genre. On ne rit jamais aux éclats dans Game Night, mais on sourit franchement tout du long. Le film utilise beaucoup de références actuelles (le personnage tente, par exemple, une manoeuvre exécutée par Liam Neeson dans le film Taken 3) et de mentions de marques populaires (allo le placement de produit!) pour dérider son public. Le résultat est surprenant!
Visuellement, la comédie épate aussi. Entre les différentes scènes, les réalisateurs nous proposent un univers graphique qui ressemble à une planche de jeu. Les maisons, qui nous apparaissent de loin comme des modèles réduits, deviennent de plus en plus réelles quand la caméra se rapproche. Le principe, original, s'avère fort bien intégré au récit.
Rapidement, Game Night nous fait comprendre que, comme les personnages, nous aurons bien du mal à distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux dans ce film. Le spectateur ne sait plus si les événements sont organisés par une firme spécialisée dans ce genre de soirées d'horreur ou si ce que les personnages vivent est réel et dangereux. En ce sens, le long métrage parvient à nous confondre à quelques reprises. Cet aspect intrigant de la comédie d'action parvient à nous tenir en haleine jusqu'à la toute fin du film.
Jason Bateman reprend ce rôle du bon gars, un peu naïf, qu'il interprète dans 80 % des films dans lesquels il joue. Il faut dire qu'ici sa prestation est particulièrement convaincante. C'est probablement cette complicité évidente avec Rachel McAdams qui renforce sa crédibilité.
On aurait aimé que Game Night nous fasse éclater de rire et nous méduse. Ce n'est malheureusement pas tout à fait le cas, mais la douce folie qui s'en dégage et ses quelques revirements surprenants lui permet de piger une carte chance. Passez Go, réclamer 200 $.