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La rédemption par l'Art.
En voilà une bien jolie surprise inattendue! Le cinéaste Greg Kwedar, quasi inconnu au bataillon dont le seul fait d’arme est l’inédit « Transpecos », nous gratifie d’une œuvre à la fois simple mais puissante et à l’authenticité rarement égalée depuis quelques mois sur les écrans. Il nous immerge dans la prison de Sing Sing, dans l’État de New York, où une dizaine de prisonniers s’adonnent au théâtre dans le but de mettre une scène une pièce mais surtout de se changer les idées et de se redonner un semblant d’humanité. Et cette œuvre délicate et juste de nous parler de la rédemption par l’Art avec une force de frappe et une sincérité qui devraient être prises en exemple. En tournant son film sur les lieux mêmes et avec de vrais prisonniers, l’immersion est telle que la justesse de ton et le naturel des situations ne se posent même pas. « Sing Sing » est une œuvre qui touche souvent la grâce par le simple fait d’être vraie au plus profond de sa chair (enfin de son grain de pellicule).
Pour scinder ce groupe d’acteurs non professionnels et lui donner une sorte de meneur, Kwedar a fait le choix de prendre un acteur confirmé. Il s’agit de Colman Domingo qui prend donc le rôle principal. Et le comédien est un choix plus que judicieux, presque évident. Il était déjà étourdissant dans le biopic sur l’homme politique gay Bayard « Rustin » et ce rôle lui avait d’ailleurs valu une nomination aux Oscars en tant que meilleur acteur l’an passé. Agissant comme une sorte de liant au milieu de ces acteurs non professionnels, il brille de mille feux dans « Sing Sing » et cette prestation de toute beauté pourrait (devrait) lui valoir une seconde nomination à l’hiver prochain. Elle serait en tout cas méritée. Et le jeu de ces prisonniers, actuels ou anciens, devant la caméra de Kwedar est proche de la pureté. Le cinéaste sait les diriger et les emmener sur le terrain de l’émotion, de la tension ou même de la légèreté tandis qu’eux se laissent guider et s’ouvrent à la caméra comme jamais. On est proche du documentaire parfois dans ce film qui semble intemporel (le grain de l’image, cette prison en fin de vie, ...) si ce n’est quelques détails très actuels mais la fiction et la réalité sont parfois si proches...
Certes, le film ne brille pas spécialement par sa mise en scène, correcte mais un peu datée, mais davantage par ce qui s’en dégage. L’émotion lors de certaines séquences est incontestable. Les monologues des personnages qui se mettent à nu avec leurs propres histoires nous déchirent le cœur, nous bouleversent. Le combat du personnage principal pour prouver son innocence en second plan est également intéressant. Il y a en revanche peut-être un peu trop de scènes de répétition de théâtre alors qu’on aurait voulu plus de moments intimistes où ces taulards se dévoilent. Il n’empêche, « Sing Sing » est un beau concentré d’humanité qui montre que même dans des contextes aussi désespérés et désespérants que celui d’une prison, l’espoir et les bonnes ondes sont possibles. Et que l’art, aussi amateur soit-il, est une porte vers une certaine rédemption et un moyen d’être ensemble, unis dans un même but. Un bien beau film qui touche en plein cœur avec un message et une morale qui le sont tout autant.
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Excellent!
Interprétation tout en intériorité. Nomination en vue aux Oscars pour Domingo et Maclin. Très émouvant.
Un grand film !
Meilleur film de l’année pour moi à date ! Je suis sorti vivifié du cinéma. Commençons par l’acteur principal : Colman Domingo crève l’écran dans ce rôle fabuleux d’un homme qui croit au pouvoir rédempteur de l’art. La force du comédien est de mettre en valeur le jeu de ses partenaires. C’est d’ailleurs ce qui rend le film magique. Chaque personnage donne au suivant dans un crescendo de moments authentiques que le réalisateur Greg Kwedar croque sur le vif avec une habilité déconcertante.
Sing Sing évite tous les poncifs du film de prison. Quelques plans d’insert nous laissent deviner les difficultés de chacun, mais l’essentiel du long-métrage se consacre sur les répétions et à la dynamique de groupe. Parmi les moments forts, on assiste à la révélation d’un criminel endurci qui refuse de se prendre pour un artiste jusqu’à ce qu’il comprenne le fardeau qu’Hamlet portait sur ses épaules. Clarence Maclin brille dans ce rôle intense et Colman Domingo le regarde avec une telle candeur que la force de son jeu s'en trouve décuplé.
Voici un film d'étoiles montantes tant devant que derrière la caméra. J’oserais le comparer à Whiplash par sa manière de nous immerger dans le processus artistique. Mais Sing Sing est beaucoup plus lumineux. Les prisonniers s’efforcent de soulager leurs peines à travers cette chose étrange qu’est l’art à leurs yeux. Il en résulte un feel good movie aussi profond que troublant. On en sort à notre tour libéré.
Sing Sing
Un super beau film qui m'a beaucoup touchée, émue. C'est l'histoire d'hommes qui sont en prison pour de graves crimes et qui vont revivre grâce au théâtre. Tous les acteurs (dont certains sont de vrais détenus) sont criants de vérité. Vraiment un film à voir pour mieux comprendre ce que vivent les personnes emprisonnées et apprécier le pouvoir des arts, ici le théâtre.