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Bande Aparth
Ce film sud-africain s’inspire d’un fait ayant vraiment eu lieu en 1980 en pleine Apartheid. Mêlant habilement suspense et tension dramatique avec l’Histoire, il nous narre la prise d’otage d’une banque en pleine cœur de Pretoria, dans le quartier d’affaires de Silverton qui donne son titre au film. Pourtant, « Silverton Siege » commence plutôt comme un gros film d’action avec une bande d’africains œuvrant pour la liberté de leur peuple et voulant mettre fin à l’Apartheid. Pour cela, ils vont, entre autres, tenter de saboter pacifiquement un important site énergétique. Direct, tendu et captivant, cette entame est plutôt réussie bien que comme dans pas mal de films musclés où les fusillades sont au menu, les invraisemblances s’avèrent parfois gênantes. On ne compte plus en effet le nombre de balles évitées comme par miracle ou encore les fois où les personnages principaux ainsi que les policiers à leur poursuite semblent avoir une réserve de munitions inépuisable.
Puis, « Silverton Siege » prend une tout autre tournure, à la fois plus posée et plus sérieuse. Les terroristes (du point de vue du gouvernement en place) ou les combattants de la liberté (pour nous spectateurs et pour le peuple africain) se retrouvent coincés dans une banque où ils prennent en otage le personnel à l’intérieur et les clients. S’engage alors un duel psychologique et d’épuisement entre les forces de l’ordre et les insurgés. Rythmé et palpitant, cette partie est très réussie bien que d’autres incohérences et maladresses viennent relativiser notre engouement. Ils ne sont que trois personnes armées et il semblerait souvent que les otages se surveillent tout seuls. Cela entache la crédibilité du long-métrage à plusieurs reprises bien que la tension soit permanente et les péripéties et retournements de situation assez nombreux pour ne pas s’ennuyer.
En outre, la mise en scène de Mandla Dube a beau être générique, elle est assez appliquée et racée pour nous satisfaire et être en adéquation avec le sujet. L’apport historique avec la négociation concernant la demande de libération de Nelson Mandela ajoute un aspect plus puissant à « Silverton Siege », une ampleur que le film n’aurait pas sans cela. De plus, à travers les différents otages et flics ayant trait aux négociations, le film dresse un portrait du racisme ordinaire à cette époque. Et cela fait froid dans le dos même si cela fait catalogue des diverses positions concernant le racisme ou la tolérance envers l’autre. A ce titre, le chef brigadier et sa haine du noir apparaît tout de même quelque peu excessive donc cliché. Il n’empêche, le film est un suspense carré, efficace et distrayant qui sort du lot surtout grâce à son contexte et son sujet en arrière-plan.
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